Tour de france de la biodiversité agricole
© Pauline Lavoisy _ Noé

Agriculture et biodiversité : l’agriculteur au centre du jeu

Notre stagiaire naturaliste Daniel continue son tour de France de la biodiversité agricole. Depuis mi-mai, il applique différents protocoles retenus par le Club AGATA pour évaluer l’état de la biodiversité dans et autour des champs. Du 9 au 12 juin, ce sont les coopératives Eureden (Bretagne) et La Dauphinoise (Auvergne-Rhône-Alpes), qui travaillent respectivement avec nos adhérents Agri Confiance et Agromousquetaires qui ont accueilli Daniel.

23 juin 2020
Notre stagiaire naturaliste Daniel continue son tour de France de la biodiversité agricole. Depuis mi-mai, il applique différents protocoles retenus par le Club AGATA pour évaluer l’état de la biodiversité dans et autour des champs.

Légende : Une des parcelles de Gilles Le Meur, agriculteur très investi dans la préservation de la biodiversité, en Bretagne
Du 9 au 12 juin, ce sont les coopératives (Bretagne) et  (Auvergne-Rhône-Alpes), qui travaillent respectivement avec nos adhérents et qui ont accueilli Daniel. L’occasion, aussi, de « Les exploitants sont très conscients de l’enjeu biodiversité, affirme Damien Ferrand, responsable R&D à La Dauphinoise. Elle fait partie intégrante de leur travail. »
Du 9 au 12 juin, ce sont les coopératives Eureden (Bretagne) et La Dauphinoise (Auvergne-Rhône-Alpes), qui travaillent respectivement avec nos adhérents Agri Confiance et Agromousquetaires qui ont accueilli Daniel. L’occasion, aussi, de rencontrer l’acteur numéro un de la biodiversité en milieu rural : l’agriculteur. « Les exploitants sont très conscients de l’enjeu biodiversité, affirme Damien Ferrand, responsable R&D à La Dauphinoise. Elle fait partie intégrante de leur travail. »

Record d’oiseaux en Bretagne


Adhérent d’Eureden, Gilles Le Meur se dit en effet sensibilisé à la protection de la nature. Il a d’ailleurs mis en place des actions visant la reconquête de la biodiversité au sein de ses terres.
Il a par exemple réduit l’utilisation de pesticides au strict minimum et valorise le désherbage manuel. Autre choix : préserver des alignements d’arbres autour de ses parcelles afin de permettre aux oiseaux de bénéficier d’habitats propices à leur nidification.

Il a également créé des talus sur lesquels il a semé des plantes mellifères et a laissé pousser de la végétation spontanée. Il a enfin conservé des zones en friche qu’il entretient en fin de saison afin qu’elles ne se boisent pas, participant ainsi à diversifier les habitats présents dans son exploitation et à accueillir de ce fait une large gamme d’espèces. Le constat est sans appel : selon les comptages de Daniel, son exploitation présente de loin la plus forte densité d’oiseaux rencontrée jusqu’à présent, et une diversité d’espèces parmi les plus élevées des parcelles jusque-là prospectées !

Enjeu également économique


Gilles Le Meur explique qu’il a mis en place ces infrastructures agroécologiques sans contrepartie financière. Mais il a conscience que pour de nombreux exploitants, ce type de compensation économique sera nécessaire pour généraliser certaines pratiques respectueuses de la biodiversité.



Légende : Après avoir "fauché" la culture avec son filet, Daniel collecte les insectes qu'il a attrapé à l'aide d'un aspirateur. Il vise l'insecte avec le tuyau blanc, et aspire avec le tuyau gris. Conservés dans le boitier, les individus seront identifiés a posteriori.









« Changer les habitudes pour mieux produire, tous les agriculteurs sont pour ! complète Marilou Legeay, conseillère à La Dauphinoise. Mais dans de nombreux cas, ce changement a un coût, soit direct, soit indirect, via une perte de productivité. Dans un contexte financier et climatique déjà incertain pour l’agriculture, ils ont besoin de sécurité. »

La Dauphinoise envisage d’ailleurs de responsabiliser les producteurs dans le cadre d’un plan de sauvegarde du busard cendré, rapace de la région, en les incitant à signaler les individus présents sur leur parcellaires, puis en s’engageant à préserver leur habitat. La coopérative compenserait les éventuelles pertes de production liées à cette démarche. Elle incite également fortement ses adhérents à s’orienter vers la certification Haute valeur environnementale (HVE), qui comprend un volet « biodiversité ». Agromousquetaires, qui s’approvisionne auprès de La Dauphinoise, garantit des contrats incitatifs dans ce sens.

Communiquer sur les pratiques agricoles porteuses


En parallèle de ces démarches économiques, les acteurs du terrain s’efforcent déjà de communiquer sur les pratiques vertueuses sur la biodiversité. En Bretagne, la valorisation des pratiques d’agriculteurs comme Gilles, permet à Eureden de communiquer au sein du réseau de la coopérative, notamment via la mise en place d’indicateurs de biodiversité comme ceux d’AGATA. En Isère, les inventaires de Daniel seront mis en avant lors d’une journée technique réservée aux adhérents de La Dauphinoise, sur une parcelle qui ne paye pas de mine, proche de l’aéroport Saint-Exupéry et le long d’une ligne de TGV… mais où la simple présence d’une longue haie épineuse favorise une large diversité d’espèces.

Le stage de Daniel est une phase importante pour progresser sur un des objectifs du Programme « Fermes de Noé », à savoir permettre l’évaluation et la préservation de la biodiversité au sein des différentes filières agroalimentaires pour démontrer de réels impacts sur la biodiversité. Nous reviendrons sur les différentes étapes de son périple, auprès de neuf coopératives et négoces, tout au long du moins de juin.




Relire ici les articles rédigés suite aux déplacements de Daniel en Charente et Côte d’Or, puis en Alsace.

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