En 2016, Noé lançait une campagne nationale de sensibilisation pour mettre en lumière les menaces qui pèsent sur la biodiversité ordinaire et le rôle essentiel des multiples espèces méconnues qui nous entourent.
Le déclin des espèces animales emblématiques (baleine, tigre, grand panda, ours, rhinocéros, etc.) suscite une réaction affective forte du grand public, contrairement à la diminution des populations des espèces dites « ordinaires ». Méconnues et oubliées du fait de leur petite taille et de leur aspect banal, leur sort nous laisse indifférent. C’est en effet à peine si on s’aperçoit qu’elles disparaissent…
Une signature de campagne éloquente
Avec la signature « Dans l’ombre des plus grands, les plus petits disparaissent », Noé plaide pour que l’attention portée à la biodiversité extraordinaire ne nous fasse pas oublier les menaces qui pèsent sur la biodiversité ordinaire. La biodiversité ordinaire est soumise à de multiples pressions, principalement liées à nos modes de vie et de consommation. Urbanisation, destruction et artificialisation des milieux naturels, pollutions industrielles et agricoles, déforestation, surexploitation des ressources naturelles, introduction d’espèces envahissantes, changements climatiques sont autant de pressions qui s’exercent au quotidien sur celle-ci.
Globalement la nature ordinaire disparaît ou se dégrade sans que nous en ayons suffisamment conscience. Et le déclin de la biodiversité ordinaire est d’autant plus grave qu’il met en péril l’ensemble des services écologiques dont notre propre survie dépend !
En s’appuyant sur 5 exemples qui concernent notre vie quotidienne, Noé veut mobiliser l’opinion publique afin d’enrayer le déclin de la biodiversité ordinaire :
La mortalité des abeilles domestiques a atteint 30 % en 15 ans. Pourtant, 80 % des cultures dépendent d’elles et des pollinisateurs sauvages.
40 % du plancton a disparu en 60 ans. Pourtant, il produit la moitié de l’oxygène de la planète.
L’agriculture intensive a détruit 90 % de l’activité biologique des sols, dont les vers de terre. Pourtant la fertilité de nos terres dépend d’eux.
60 % des récifs coralliens sont en danger. Pourtant, ils protègent le littoral des tempêtes et limitent l’érosion.
20 % des plantes sauvages sont menacées. Pourtant, 1 médicament sur 2 est d’origine végétale.
Affiches de la campagne
Dans l'ombre des baleines, le plancton disparaît.
La baleine à bosse a frôlé l'extinction au début du XXème siècle en raison de la chasse "commerciale". Si elle est encore malheureusement victime de la chasse dans l'hémisphère sud, ces effectifs se portent bien mieux. Dans son ombre, il y a le plancton disparu à hauteur de 40% en 60 ans. En cause, l'acidification des océans, due aux émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement des eaux de surface et la pollution. Pourtant, il produit la moitié de l’oxygène de la planète. Via le processus de la photosynthèse, il permet également l’absorption d’un tiers du CO2 produit dans l'atmosphère, soit autant que l’ensemble des végétaux terrestres et des plantes aquatiques réunis.
Dans l'ombre des ours, les abeilles disparaissent.
L'ours, animal emblématique, du fait de sa force et sa puissance fait partie des espèces extraordinaires.
Vivant dans son ombre, l'abeille. La mortalité des abeilles a éteint 30% en 15 ans, sachant qu'aujourd'hui 80% des cultures dépendent des abeilles et des pollinisateurs sauvages.
Dans l'ombre des rhinocéros, les vers de terre disparaissent.
Au bord de l'extinction au début de XXème siècle, aujourd'hui les rhinocéros se portent mieux, même si ces animaux restent toujours menacés car braconné notamment pour leur corne. Dans leur ombre, vivent les vers de terre. Toutefois, l’agriculture intensive a détruit 90% de l’activité biologique des sols, dont les vers de terre. C'est pourtant en grande partie grâce à eux que la matière organique est décomposée. En France depuis 1950, à cause de l’agriculture intensive et de l’usage des pesticides, le sol est passé de 2 tonnes de vers de terre à l’hectare dans nos sols agricoles à moins de 100 kg.