Jusqu’à présent, les applications réalisées dans le cadre du Club distinguaient les deux familles d’indicateurs : d’un côté, le suivi d’indicateurs « de pression » permettant d’évaluer les impacts positifs et négatifs d’une exploitation agricole ; d’un autre côté, la réalisation de protocoles de nos indicateurs « d’état », permettant de rendre compte de l’état de différents compartiments de la biodiversité en milieu agricole. Différents projets doivent être mis sur pied en 2021 pour envisager les liens entre ces deux catégories d’indicateurs. Pour prendre un exemple concret, tenter d’évaluer comment le travail du sol (indicateur de pression) influence les populations de la microfaune du sol et de vers de terre (indicateurs d’état).
Les parties prenantes du Club AGATA se retrouveront, dans quelques semaines, pour continuer à approfondir ces sujets lors du septième groupe de travail du Club AGATA.
Mieux comprendre le lien entre pratiques agricoles et biodiversité
L’un des intervenants de la séance est venu apporter son éclairage sur ce type de travail. Olivier Billaud, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), est venu présenter sa thèse : « La participation aux programmes de sciences participatives, outil pour mieux comprendre la dynamique de la biodiversité en milieu agricole, et moteur de changements des pratiques ? » Une bonne occasion d’évoquer la manière dont des démarches de suivi de la biodiversité,mises en commun, peuvent bénéficier à la recherche, avec des conclusions plus robustes. En s’appuyant sur les données collectées entre 2011 et 2017 par l’Observatoire agricole de la biodiversité (OAB) sur 2382 parcelles agricoles, Olivier Billaud propose quelques conclusions de fond, faisant le lien entre les présences des populations suivies, les pratiques agricoles et la nature des paysages. Il note ainsi « un lien négatif » entre l'utilisation d'intrants de synthèse et l'abondance d’espèces volantes dans les grandes cultures, « une abondance des coléoptères et des mollusques plus importante dans les prairies permanentes que temporaires », ou encore, dans les vignobles, « une abondance des abeilles solitaires positivement liée à la présence de bois dans le paysage ».
Les membres du Club AGATA espèrent bien contribuer à alimenter ce type d'analyse en apportant de nouvelles données, issues des indicateurs du Club.
Que pense le consommateur de l’impact de son assiette sur la biodiversité ?
Pour clôturer la séance, Christophe Hurbin, fondateur de l’application MyLabel, a de son côté abordé une autre thématique forte du Club : mieux comprendre les attentes des consommateurs en matière de biodiversité. L’appli permet de lister des critères de choix au moment de faire des courses alimentaires. Les préférences des utilisateurs de MyLabel offrent des enseignements intéressants. Par exemple, sur la première partie de l’année 2020, le critère « biodiversité » de l’appli rejoint le top 3 des critères « Planète », qui rassemble les enjeux environnementaux. Pour les sujets liés à la biodiversité, la problématique « pesticides » reste celle qui parle le plus aux utilisateurs.Les parties prenantes du Club AGATA se retrouveront, dans quelques semaines, pour continuer à approfondir ces sujets lors du septième groupe de travail du Club AGATA.
Nos 14 indicateurs
Le Club AGATA a sélectionné sept grandes thématiques pour suivre l’état de la biodiversité en milieu agricole :
- La matière organique du sol.
- La biomasse microbienne du sol.
- La qualité microbiologique du sol.
- Les vers de terre.
- Les pollinisateurs sauvages.
- Les ravageurs et auxiliaires des cultures (invertébrés).
- Les oiseaux.
- La flore des bords de champs.
Chacun de ces indicateurs peut être mesuré grâce à un ou plusieurs protocoles. Par exemple, Les pollinisateurs sauvages peuvent être suivis par le test « nichoir à pollinisateurs » ou le test « transect papillon », proposés par l’Observatoire agricole de la biodiversité (OAB).
Six indicateurs ont été retenus pour évaluer la pression, positive ou négative, imprimée par l'agriculture sur son écosystème :
- Les infrastructures agroécologiques.
- Le travail du sol.
- La couverture des sols.
- L’utilisation des produits phytosanitaires.
- La diversité cultivée.
- La fertilisation azotée.