Contexte sanitaire oblige, le cinquième atelier de travail du Club AGATA s’est déroulé, le 7 juillet, sous forme d’une visioconférence organisée par les deux pilotes du Club, Noé et CDC Biodiversité. Quelque 25 participants ont répondu présent : représentants des sept adhérents du club, experts scientifiques et techniques, représentants des pouvoirs publics, ou encore acteurs de filières agroalimentaires intéressés par une adhésion.
Des protocoles pour monitorer la biodiversité en milieu agricole
Un focus a été proposé sur l’un des principaux travaux menés par AGATA : les indicateurs sélectionnés pour suivre de manière pertinente l’état de la biodiversité en milieu agricole (indicateur « d’état ») et les possibles impacts de l’agriculture sur celle-ci (indicateurs « de pression »), dans les démarches de filières (voir encadré). Depuis le début de ce chantier, treize de ces indicateurs ont été retenus. Le dernier groupe de travail avait permis de revenir sur la prise en main des six indicateurs de pression par les adhérents et des coopératives agricoles partenaire. L’année 2020 a marqué le lancement de tests pour les sept indicateurs d’état.
Daniel Chantrel-Valat, stagiaire naturaliste, est revenu sur les protocoles qu’il a pu appliquer au printemps. Le confinement en a compromis une partie, mais l’expérience apporte malgré tout des enseignements. « La question que l’on se posait, pour cette année, était : quel est l’opérateur le plus qualifié pour réaliser les protocoles pour le compte des filières agroalimentaire ? rappelle Daniel. Mes premiers déplacements donnent déjà des éléments de réponse. »
Jouer sur l’échelle locale
Une esquisse de portrait-robot se dessine. Les protocoles nécessitent, bien sûr, des compétences naturalistes. Ils réclament aussi une certaine proximité géographique avec les parcelles testées, afin d’avoir plus de souplesse vis-à-vis de la météo et des horaires recommandés pour les protocoles. « L’idéal, pour les filières souhaitant déployer ces indicateurs, est de s’appuyer sur une compétence locale, précise Daniel. Soit une association naturaliste, sous forme de partenariat ou de prestation, soit un opérateur spécifiquement recruté par les coopératives. » Une option déjà envisagée par certaines d’entre elles. Reste à savoir commencer financer ce poste…
C’est justement la prochaine étape pour le Club AGATA : passer d’une phase expérimentale à un déploiement plus structuré des indicateurs, qui intégrera notamment la question du financement. « Ces indicateurs donnent une idée de la réalité dans une parcelle agricole, glisse Éloi Pailloux, chargé de projet AGATA chez Noé. Ce n’est pas une fin en soi. L’objectif est que les informations remontées alimentent la démarche de progrès de nos adhérents. Ce progrès a une valeur, mais il n’est pas si évident de la traduire en termes économiques. »
À la recherche du bon modèle économique
Mener des réflexions sur de possibles modèles économiques soutenant les filières « biodiversité responsables », c’est justement l’un des autres chantiers d’AGATA… Le second temps fort de cet atelier y était. Le chercheur de l’Inrae Pierre Dupraz est venu apporter son expérience sur les « paiements pour services environnementaux » (PSE). Ce type de dispositif, qui peut prendre de multiples formes, permet aux agriculteurs de toucher une rémunération si leurs pratiques sont reconnues comme positives pour préserver la biodiversité. « C’est une manière d’encourager l’agroécologie sans forcément demander plus au consommateur, précise Pierre Dupraz. Le payeur peut être le bénéficiaire d’une biodiversité préservée en milieu agricole : l’État, les collectivités, ou encore des acteurs privés, particuliers ou entreprises. »
Pierre Dupraz a contribué à la rédaction de trois guides récemment publiés par le ministère de l’Agriculture à ce sujet. Son intervention a permis de sensibiliser les participants du groupe à ce travail… et à ouvrir encore davantage les perspectives du Club AGATA.
Des protocoles pour monitorer la biodiversité en milieu agricole
Un focus a été proposé sur l’un des principaux travaux menés par AGATA : les indicateurs sélectionnés pour suivre de manière pertinente l’état de la biodiversité en milieu agricole (indicateur « d’état ») et les possibles impacts de l’agriculture sur celle-ci (indicateurs « de pression »), dans les démarches de filières (voir encadré). Depuis le début de ce chantier, treize de ces indicateurs ont été retenus. Le dernier groupe de travail avait permis de revenir sur la prise en main des six indicateurs de pression par les adhérents et des coopératives agricoles partenaire. L’année 2020 a marqué le lancement de tests pour les sept indicateurs d’état.
Daniel Chantrel-Valat, stagiaire naturaliste, est revenu sur les protocoles qu’il a pu appliquer au printemps. Le confinement en a compromis une partie, mais l’expérience apporte malgré tout des enseignements. « La question que l’on se posait, pour cette année, était : quel est l’opérateur le plus qualifié pour réaliser les protocoles pour le compte des filières agroalimentaire ? rappelle Daniel. Mes premiers déplacements donnent déjà des éléments de réponse. »
Jouer sur l’échelle locale
Une esquisse de portrait-robot se dessine. Les protocoles nécessitent, bien sûr, des compétences naturalistes. Ils réclament aussi une certaine proximité géographique avec les parcelles testées, afin d’avoir plus de souplesse vis-à-vis de la météo et des horaires recommandés pour les protocoles. « L’idéal, pour les filières souhaitant déployer ces indicateurs, est de s’appuyer sur une compétence locale, précise Daniel. Soit une association naturaliste, sous forme de partenariat ou de prestation, soit un opérateur spécifiquement recruté par les coopératives. » Une option déjà envisagée par certaines d’entre elles. Reste à savoir commencer financer ce poste…
C’est justement la prochaine étape pour le Club AGATA : passer d’une phase expérimentale à un déploiement plus structuré des indicateurs, qui intégrera notamment la question du financement. « Ces indicateurs donnent une idée de la réalité dans une parcelle agricole, glisse Éloi Pailloux, chargé de projet AGATA chez Noé. Ce n’est pas une fin en soi. L’objectif est que les informations remontées alimentent la démarche de progrès de nos adhérents. Ce progrès a une valeur, mais il n’est pas si évident de la traduire en termes économiques. »
À la recherche du bon modèle économique
Mener des réflexions sur de possibles modèles économiques soutenant les filières « biodiversité responsables », c’est justement l’un des autres chantiers d’AGATA… Le second temps fort de cet atelier y était. Le chercheur de l’Inrae Pierre Dupraz est venu apporter son expérience sur les « paiements pour services environnementaux » (PSE). Ce type de dispositif, qui peut prendre de multiples formes, permet aux agriculteurs de toucher une rémunération si leurs pratiques sont reconnues comme positives pour préserver la biodiversité. « C’est une manière d’encourager l’agroécologie sans forcément demander plus au consommateur, précise Pierre Dupraz. Le payeur peut être le bénéficiaire d’une biodiversité préservée en milieu agricole : l’État, les collectivités, ou encore des acteurs privés, particuliers ou entreprises. »
Pierre Dupraz a contribué à la rédaction de trois guides récemment publiés par le ministère de l’Agriculture à ce sujet. Son intervention a permis de sensibiliser les participants du groupe à ce travail… et à ouvrir encore davantage les perspectives du Club AGATA.
Nos treize indicateurs Le Club AGATA a sélectionné sept grandes thématiques pour suivre l’état de la biodiversité en milieu agricole : -La matière organique du sol. -La biomasse microbienne du sol. -L’activité biologique du sol. -Les vers de terre. -Les pollinisateurs sauvages. -Les ravageurs et auxiliaires des cultures (invertébrés). -Les oiseaux. Chacun de ces indicateurs peut être mesuré grâce à un ou plusieurs protocoles. Par exemple, Les pollinisateurs sauvages peuvent être suivis par le test « nichoir à pollinisateurs » ou le test « transect papillon ». Six indicateurs ont été retenus pour évaluer la pression, positive ou négative, imprimée par l'agriculture sur son écosystème : -Les infrastructures agroécologiques. -Le travail du sol. -La couverture des sols. -L’utilisation des produits phytosanitaires. -La diversité cultivée. -La fertilisation azotée. |