Une journée pour célébrer les droits des femmes, l'égalité et la justice

Copyright iStock

8 mars : journée internationale des droits des femmes

Cette journée internationale des droits des femmes, qui a été officialisée par les Nations Unies il y a plus de 45 ans et dont les origines sont liées à l'histoire des luttes ouvrières et des manifestations de femmes au tournant du XXème siècle en Amérique du Nord et en Europe, est l'occasion de mettre en avant les initiatives qui placent les femmes au cœur de la vie sociale, économique, et des enjeux environnementaux. C'est pourquoi aujourd'hui, Noé vous invite à la rencontre de quelques-unes des femmes qui œuvrent chaque jour à nos côtés sur différents projets à l'international.

  Copyright iStock 

01 mars 2023

Angelle, l’art de l’apiculture au village de Lena (Cameroun)


Angelle est âgée de 30 ans et originaire de Lena, un village situé autour du Parc National du Mbam et Djerem. Mariée et mère de deux enfants, Angelle pratique une agriculture de subsistance à petite échelle.


Elle a rencontré notre association Noé et notre partenaire ABOYERD grâce au projet Bionat que nous développons au Cameroun. Désormais productrice de miel, c’est un métier qu’Angelle n’imaginait pas pratiquer un jour, tant cette activité était traditionnellement réservée aux hommes. En effet, afin de développer cette filière du miel comme une filière favorable à la biodiversité et avec un fort potentiel de développement communautaire,  ABOYERD a commencé en mai 2022 à former les femmes et les hommes de huit villages en périphérie du parc parmi lesquels se trouvait Angelle. 

Grâce à cette formation, Angelle a acquis des connaissances sur les avantages économiques, écologiques et agronomiques de l'apiculture, ainsi que des compétences en matière de construction, d'installation, d'appâtage et d'inspection des ruches. Suite à cette formation, Angelle a utilisé les connaissances et les compétences acquises pour construire, installer et suivre avec succès ses trois premières ruches.


Fin février, elle réalise que ses trois ruches sont prêtes pour la récolte ! Le potentiel de cette activité est important pour Angelle. Grâce aux revenus qu’elle pourra tirer de ses ruches, elle pourra investir et construire de nouvelles ruches, acheter des intrants pour son exploitation et permettre à ses enfants d’aller à l'école.



« Cette activité d’apicultrice n'est pas facile, la procédure est longue et aussi risquée. Toutefois, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, j’encourage toutes les femmes à surmonter les obstacles et à se joindre à ces activités lucratives et bénéfiques non seulement à la biodiversité mais aussi et en premier lieu à nous-mêmes et à nos familles ».

PRISCA, AGENT D'ENTRETIEN ambitieuse (RÉPUBLIQUE DU CONGO)

Prisca Adélaïde Zinga, agent d'entretien dans le Parc National de Conkouati-Douli

Prisca Adélaïde Zinga a 32 ans. Mère de 3 enfants, elle est née dans le village de Ngoumbi, au sein du Parc National de Conkouati-Douli, dans le département du  Kouilou au Congo. Séparée depuis 10 ans de son conjoint, elle partage une parcelle de terrain avec ses enfants, ses parents, ses 2 sœurs et ses 3 frères.

 

Après avoir arrêté l’école en CM1, et avoir suivi une formation de couture à Pointe Noire, elle y a ouvert un petit commerce de fruits et légumes, avant de rentrer au village et de se retrouver au chômage. Avec l’arrivée de Noé en 2021, elle a saisi l’opportunité d’avoir un emploi au sein du quartier général du parc comme agent d’entretien : nettoyage des locaux, lavage du linge, cuisine, et de menus travaux de couture pour les uniformes des écogardes.

 

Prisca se dit satisfaite de toucher un salaire, qui lui permet d’aider sa famille et son petit frère étudiant à l’université de Brazzaville, d’assurer l’éducation de ses enfants, de commencer la construction de sa propre maison, et d’acheter une nouvelle machine à coudre, ainsi que du matériel de couture. Son emploi lui confère un statut au sein de sa communauté et de sa famille, qui se dit fière d’elle.

Dans le futur, Prisca aimerait se former davantage pour travailler dans le tourisme.


« Je conseille à mes sœurs et mes amies qui vivent au village de faire une formation, chercher un travail pour devenir indépendantes, je les forme aussi à la couture.

Je leur dis qu’il faut avoir confiance et qu’il n’est jamais trop tard pour entreprendre, qu’il faut qu’elles suivent mon exemple. Ma fille est scolarisée à Pointe Noire, elle va faire des études. Je lui dis toujours qu’il faut beaucoup travailler à l’école pour avoir une vie meilleure».


SARATOU, commerçante AU TCHAD


Saratou, commerçante à Binder au Tchad
Saratou, commerçante à Binder au Tchad


Saratou a 27 ans et est originaire de la petite ville de Binder, à l’orée du Complexe d’Aires Protégées de Binder-Léré (CAPBL) dans la région de Mayo Kebbi ouest au Tchad.

Son emploi comme caissière au Trésor de Binder ne lui permettait pas de s’y retrouver financièrement. Elle a donc mis de côté longtemps avant de pouvoir se lancer dans le commerce de denrées alimentaires comme l’huile, le thé, le riz, le sucre, etc.

Ces produits se trouvent généralement au Cameroun, dont la frontière est à une vingtaine de kilomètres. Ce n’est pas un trajet sans difficultés. Les routes sont en terre battue, et les cours d’eau, les « mayo », peuvent en saisons des pluies bloquer tout déplacement et isoler Binder pendant des heures, voir quelques jours, de façon imprévisible. La voie routière, pleine de boue ensuite, reste longtemps  impraticable même pour les motos. Étant une femme, elle dit ne pas pouvoir conduire sur un trajet aussi ardu, et ne possède de toute manière pas de véhicule motorisé. Elle doit donc s’appuyer sur des transporteurs.  

Néanmoins, Saratou fournit plusieurs clients à Binder régulièrement, dont l’équipe du  CAPBL. C’est pour elle un complément incontournable pour subvenir aux besoins de sa famille.  


« Mon commerce consiste à vendre des denrées dans la ville de Binder, comme à l'équipe de Noé. La route est trop longue et éprouvante, je crains de me faire mal. Mais dans le négoce nous, les femmes, on se défend ».

Dernières actualités