Sauvegarder un mammifère unique et agir pour toute la biodiversité

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18 février, journée mondiale du pangolin : le mammifère le plus braconné au monde

Devenu tristement célèbre en raison de sa supposée responsabilité dans la transmission du virus du Covid-19 à l’être humain, le pangolin se situe sur la première marche du podium des animaux les plus braconnés sur la planète, largement devant le rhinocéros ou l’éléphant. Il est considéré comme espèce vulnérable sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Les populations sont en effet en déclin constant ces dernières décennies, le pangolin étant victime de braconnage intensif pour ses écailles et sa viande revendues principalement sur les marchés asiatiques.
Au Cameroun et au Congo, nos équipes interviennent pour tenter de contrer ce braconnage et de protéger ce mammifère unique. 

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16 février 2023

Au Cameroun : changer les comportements pour réduire les pressions sur le pangolin

En lien étroit avec notre partenaire, l’ONG ABOYERD (Agriculture and Bio-conservation Organization for Youth Empowerment and Rural Development), Noé agit pour la conservation de trois espèces de pangolins en adoptant une approche holistique : le pangolin géant (Smutsia gigantea), le pangolin à petites écailles (Phataginus tricuspis) et le pangolin à longue queue (Phataginus tetradactyla) dans et autour du Parc National du Mbam et Djerem.


Connaître le pangolin au Cameroun pour le protéger

ABOYERD met en place des suivis écologiques des pangolins (grâce à l’utilisation de caméras pièges, d’enquêtes de reconnaissance ou de transects par exemple) pour surveiller des variations des populations de pangolins efficacement.

Déploiement de caméras pièges pour la biosurveillance des pangolins et d'autres espèces sauvages dans le parc.


Notre partenaire œuvre aussi à la restauration des habitats naturels des pangolins. ABOYERD cartographie les habitats dégradés de ces animaux et créé des pépinières dont les jeunes arbres sont ensuite réintroduits en milieu naturel pour renouveler l’habitat des pangolins.


Il s’agit aussi pour ABOYERD d’évaluer la consommation de viande de brousse, le pangolin étant aussi chassé pour être consommé. A cette fin, ABOYERD mène deux études au sein des communautés situées autour du parc (17 villages) pour mieux comprendre comment elles exploitent la faune sauvage (connaissances locales, techniques de chasse, quantification du niveau de prélèvement, taux de récolte...) L’objectif est d’utiliser les connaissances acquises grâce à ces études pour développer des solutions alternatives et viables en vue de lutter contre la surexploitation de la faune sauvage. Les résultats des études menées par ABOYERD seront partagés grâce à des publications dans des revues.


Sensibiliser les communautés pour mieux les embarquer dans la protection du pangolin


ABOYERD et Noé déploient ensemble une campagne de changement des comportements visant à réduire la chasse et la consommation de pangolins dans sept villages riverains du parc, tout en menant des actions de sensibilisation à la protection de cet animal auprès des communautés riveraines.

Session de travail sur le terrain entre Noé et ABOYERD pour planifier la campagne de changement des comportements.


Les « Clubs Pangolins »


Avec le soutien de Noé, ABOYERD anime notamment trois « Clubs Pangolins » à destination des plus jeunes (deux clubs dans des écoles secondaires ; un club dans une école primaire). Grâce à l’implication de professeurs de sciences engagés, diverses activités sont imaginées pour sensibiliser ces enfants et adolescents à la protection des pangolins : apprentissage en matière de conservation de la biodiversité, concours de dessins, théâtre, excursions et observations de la faune…


Les élèves sont en effet nombreux à ignorer l’importance du pangolin et n’avoir grandi qu’en considérant cet animal comme une ressource alimentaire. Les clubs ont l’ambition de leur enseigner ce que sont les pangolins, l’importance de leur présence dans les forêts, les menaces qui pèsent sur ces animaux ainsi que les actions dont ils peuvent s’emparer pour aider à les protéger.

Le 11 février dernier, journée de la jeunesse célébrée partout au Cameroun, les jeunes membres de ces clubs ont défilé dans le centre de Yoko (commune de la région du Centre) et déployé des pancartes pour interpeller sur la situation des pangolins et appeler à leur protection en cessant le braconnage et la consommation de leur viande.
Une façon ludique de mobiliser les plus jeunes à la sauvegarde de la biodiversité, qui agissent comme de réels ambassadeurs auprès de leurs pairs et de leurs parents.

Collaboration avec le service de conservation du parc pour renforcer nos actions.


Ces différentes actions que ABOYERD mène au Cameroun avec le soutien de Noé, ont notamment pour ambition d’améliorer les connaissances de la présence et répartition des pangolins autour du Parc National de Mbam et Djerem et d’impliquer les communautés, dont les plus jeunes, dans des actions de préservation du pangolin et de son habitat, profitables aussi à d’autres espèces animales menacées dans ces territoires.


Mieux connaître le pangolin, sensibiliser les communautés et militer pour une consommation moindre de viande de brousse permettra de réduire le trafic et le braconnage dont ces mammifères sont victimes. A long terme, Noé et ABOYERD espèrent développer cette approche holistique à toute la périphérie du parc pour assurer efficacement et durablement la protection du pangolin.


La protection de ce mammifère passe aussi par la mise en œuvre de filières pro-biodiversité (ici, l’apiculture, la culture du njansang et du kimba) pour proposer aux communautés riveraines du parc, des sources de revenus durables et respectueuses de la biodiversité, les désengageant alors du braconnage et de la surexploitation des ressources naturelles. Aujourd’hui, 300 membres des communautés sont engagés avec ABOYERD et Noé dans ces filières durables. 

Le Parc National de Mbam et Djerem

D'une superficie de 416 512 ha, il est situé sur le versant sud du plateau de l'Adamaoua et à la limite nord de la forêt humide à canopée fermée du bassin du Congo. Il possède la plus grande diversité d'habitats de toutes les aires protégées du Cameroun. Les menaces qui pèsent sur la biodiversité sont diverses : chasse illégale de viande de brousse, activités agricoles non durables, exploitation forestière illégale, etc.



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Nos actions au Congo en faveur du pangolin


Au sein du Parc National de Conkouati-Douli (Congo) dont Noé assure la gestion déléguée via son programme Parcs de Noé, des actions sont également entreprises pour assurer la protection du pangolin.
  

Le pangolin à petites écailles et le pangolin à longue queue sont notamment présents dans le parc et font l’objet de patrouilles de lutte anti-braconnage. Une brigade canine sur place est capable de détecter les écailles de pangolins prélevées sur des animaux braconnés.

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