Parmi les espèces pollinisatrices, les hétérocères, appelés plus vulgairement « les papillons de nuit », représentent environ 5540 espèces soit 50% des espèces pollinisatrices sauvages et 95% des espèces de papillons en France. Il est admis que si ce service « gratuit » de pollinisation ne peut plus être assuré par les insectes alors, il faudrait débourser la somme de 361 milliards de dollars par an.
Dans une étude menée en 2017 par Eva Knop et ses collaborateurs[2], une diminution de 62 % des visites de pollinisateurs nocturnes (comme les papillons de nuit ou certains coléoptères) dans des prairies à proximité d’éclairage artificiel par rapport à des prairies sans pollution lumineuse a été trouvée. Plus important encore, cela a entraîné une réduction de 13 % de la production de fruits d'une espèce de plante locale, le
Cela peut s’expliquer par le fait que de nombreux insectes nocturnes (pollinisateurs, ou non) se retrouvent détournés de leurs trajectoires à cause des sources de lumière artificielle. C’est-à-dire qu’ils se retrouve davantage soumis et attirés par les rayons émis par nos lampadaires et délaissent complètement leurs besoins primaires comme se nourrir ou assurer la pérennisation de leur espèce via la reproduction.
Les effets de la pollution lumineuse sont tels qu’ils pourraient même avoir des répercussions indirectes sur les pollinisateurs diurnes et ce malgré leur forte activité. La diminution de la pollinisation nocturne et la réduction de la fructification des plantes, réduit la disponibilité en graines et donc le succès reproducteur des plantes, impactant ainsi leur abondance et leur diversité.
Il est aussi indispensable de limiter l’éclairage artificiel la nuit, surtout dans les milieux naturelles ou agricoles. En milieu urbain, les espaces verts, qui sont des « refuges » pour ces espèces, doivent aussi conserver leur obscurité. De nombreuses mesures sont possibles, selon les contraintes des sites concernés, par exemple par la réduction de l’intensité, la réduction du nombre de points lumineux, voire une extinction complète des lampadaires en cœur de nuit.
[1] (Wonderlin et al. 2020)
[2] (Knop et al 2017)
Les causes de ce déclin sont majoritairement anthropiques (liées à l’homme) et comprennent la modification et la destruction des habitats par l'agriculture intensive et l’urbanisation, l’utilisation de produits phytosanitaires, les espèces exotiques envahissantes, la propagation d'agents pathogènes et le changement climatique.
Mais depuis peu, nous nous intéressons à un nouveau fléau de notre société moderne : La pollution lumineuse. L’augmentation a été telle qu’en 2011, environ 18% de la surface terrestre était impactée par la lumière artificielle (Infusino et al., 2017). Les conséquences de cette augmentation fulgurante sont encore mal connues mais certaines études récentes démontrent tout de même un impact de la lumière artificielle sur les pollinisateurs nocturnes.
Mais depuis peu, nous nous intéressons à un nouveau fléau de notre société moderne : La pollution lumineuse. L’augmentation a été telle qu’en 2011, environ 18% de la surface terrestre était impactée par la lumière artificielle (Infusino et al., 2017). Les conséquences de cette augmentation fulgurante sont encore mal connues mais certaines études récentes démontrent tout de même un impact de la lumière artificielle sur les pollinisateurs nocturnes.
Des insectes nocturnes actifs dans la pollinisation
Une première étude[1] allemande a démontré que sur 260 espèces de papillons de nuits étudiées pendant 2 ans dans des jardins urbains, 68% d’entre elles transportaient du pollen, donc interagissent fréquemment avec les plantes à fleurs. Parmi ces 47 espèces de fleurs, 7 étaient communes avec les pollinisateurs diurnes.Dans une étude menée en 2017 par Eva Knop et ses collaborateurs[2], une diminution de 62 % des visites de pollinisateurs nocturnes (comme les papillons de nuit ou certains coléoptères) dans des prairies à proximité d’éclairage artificiel par rapport à des prairies sans pollution lumineuse a été trouvée. Plus important encore, cela a entraîné une réduction de 13 % de la production de fruits d'une espèce de plante locale, le
Cirse maraîcher, malgré de nombreuses visites de pollinisateurs diurnes comme les bourdons, les abeilles ou les mouches.
Une réduction du service de pollinisation aux conséquences multiples
Cette chute de la fréquentation est donc seulement en partie compensée par l’activité diurne d’autres espèces d’insectes, ce qui sous-entend une complémentarité indispensable entre les deux groupes de pollinisateurs.Les résultats présentés dans cette étude montrent également qu’il n’est pas obligatoire d’avoir un fort éclairage pour pouvoir observer une réduction des visiteurs des fleurs nocturnes, car même à faible intensité, cela était significatif.
Cela peut s’expliquer par le fait que de nombreux insectes nocturnes (pollinisateurs, ou non) se retrouvent détournés de leurs trajectoires à cause des sources de lumière artificielle. C’est-à-dire qu’ils se retrouve davantage soumis et attirés par les rayons émis par nos lampadaires et délaissent complètement leurs besoins primaires comme se nourrir ou assurer la pérennisation de leur espèce via la reproduction.
Les effets de la pollution lumineuse sont tels qu’ils pourraient même avoir des répercussions indirectes sur les pollinisateurs diurnes et ce malgré leur forte activité. La diminution de la pollinisation nocturne et la réduction de la fructification des plantes, réduit la disponibilité en graines et donc le succès reproducteur des plantes, impactant ainsi leur abondance et leur diversité.
L’urgence de recréer des habitats nocturnes favorables
Pour contrecarrer ces effets et favoriser les pollinisateurs nocturnes, il est nécessaire de conserver des milieux ouverts, comme les prairies extensives et de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires (qui sont parfois appliqués la nuit).
Il est aussi indispensable de limiter l’éclairage artificiel la nuit, surtout dans les milieux naturelles ou agricoles. En milieu urbain, les espaces verts, qui sont des « refuges » pour ces espèces, doivent aussi conserver leur obscurité. De nombreuses mesures sont possibles, selon les contraintes des sites concernés, par exemple par la réduction de l’intensité, la réduction du nombre de points lumineux, voire une extinction complète des lampadaires en cœur de nuit.
[1] (Wonderlin et al. 2020)
[2] (Knop et al 2017)