Le déclin en ressources florales, fournissant pollen et nectar, est l’un des principaux facteurs à l’origine du déclin des populations de différentes espèces de pollinisateurs sauvages1. Pour rappel, le pollen est la source principale de protéines pour les larves d’abeilles. Le nectar quant à lui est riche en hydrates de carbones (sucres) et est essentiel pour combler les dépenses énergétiques générées par toute activité de nombreux insectes pollinisateurs, dont l’une centrale : le vol.
Ce déclin des ressources florales est en lien notamment avec l’intensification agricole qui peut générer une forte régression de l’abondance et de la diversité des espèces de plantes pollinisées par les insectes (pollinisation dite entomophile)1. Cette régression peut se faire au profit de quelques espèces de plantes à forte croissance avec l’augmentation de la fertilisation azotée, notamment dans les prairies2. En grandes cultures, l’existence d’herbicides non sélectifs, efficaces et peu chères à la production comme le glyphosate ont certainement facilité l’élimination des plantes sauvages de ces agroécosystèmes3.
De multiples solutions existent pour rehausser la disponibilité en ressources florales pour les pollinisateurs. Par exemple, laisser fleurir les trèfles blancs (Trifolium repens ; figure 1) dans les prairies pourraient augmenter significativement la disponibilité en nectar. Ainsi, il est à l’origine de 50% de la production nectarifère au Royaume-Uni avec la bruyère callune, la bruyère commune et le cirse des marais4.
Pour autant, l’importance d’autres ressources et leur intégration dans une gestion des milieux afin de les rendre plus favorables aux pollinisateurs sauvages, et en particulier aux abeilles sauvages (environ 900 espèces en France), est encore très peu prise en compte dans les recommandations de gestion.
La disponibilité en site de nidification en est une illustration frappante. Parmi ces sites de nidification, certains sont plus étonnants que d’autres. Par exemple, plusieurs espèces d’abeilles sauvages solitaires construisent leur nid et pondent leurs œufs dans des coquilles vides d’escargot (figure 2). C’est le cas d’osmies comme Osmia aurulenta. La disponibilité en coquille vide d’escargots peut donc fortement impacter la densité de ces abeilles sauvages.
Ainsi, une équipe de chercheurs allemands a pu estimer en Allemagne sur des prairies calcaires, qu’une augmentation de l’intensité de pâturage par les moutons pouvait détruire jusqu’à 30% de ces nids pour abeilles5. Mais au-delà de cette interaction bien spécifique entre abeilles et coquille d’escargot, la disponibilité pour d’autres ressources non-florales mais bien d’origine végétale est elle aussi très peu prise en compte pour évaluer les bénéfices de pratiques de gestion ou d’aménagement potentiellement favorables aux pollinisateurs sauvages.
Pourtant, 30% des espèces d’abeilles sauvages dans le monde dépendent de ces ressources pour de multiples tâches. Ces ressources végétales sont destinées à la construction des nids (ex : feuilles, trichomes, pétales ; figure 3) ou à sa protection contre des pathogènes (ex : résine à l’origine de la propolis chez l’abeilles domestique). Cependant, la disponibilité de nombre de ces ressources dépend de la présence d’arbres. Il pourrait donc s’agir d’un nouvel argument en faveur de l’implantation de haies fournissant ainsi ressources alimentaires et non alimentaires aux pollinisateurs6.
Références :
Ce déclin des ressources florales est en lien notamment avec l’intensification agricole qui peut générer une forte régression de l’abondance et de la diversité des espèces de plantes pollinisées par les insectes (pollinisation dite entomophile)1. Cette régression peut se faire au profit de quelques espèces de plantes à forte croissance avec l’augmentation de la fertilisation azotée, notamment dans les prairies2. En grandes cultures, l’existence d’herbicides non sélectifs, efficaces et peu chères à la production comme le glyphosate ont certainement facilité l’élimination des plantes sauvages de ces agroécosystèmes3.
De multiples solutions existent pour rehausser la disponibilité en ressources florales pour les pollinisateurs. Par exemple, laisser fleurir les trèfles blancs (Trifolium repens ; figure 1) dans les prairies pourraient augmenter significativement la disponibilité en nectar. Ainsi, il est à l’origine de 50% de la production nectarifère au Royaume-Uni avec la bruyère callune, la bruyère commune et le cirse des marais4.
Pour autant, l’importance d’autres ressources et leur intégration dans une gestion des milieux afin de les rendre plus favorables aux pollinisateurs sauvages, et en particulier aux abeilles sauvages (environ 900 espèces en France), est encore très peu prise en compte dans les recommandations de gestion.
La disponibilité en site de nidification en est une illustration frappante. Parmi ces sites de nidification, certains sont plus étonnants que d’autres. Par exemple, plusieurs espèces d’abeilles sauvages solitaires construisent leur nid et pondent leurs œufs dans des coquilles vides d’escargot (figure 2). C’est le cas d’osmies comme Osmia aurulenta. La disponibilité en coquille vide d’escargots peut donc fortement impacter la densité de ces abeilles sauvages.
Ainsi, une équipe de chercheurs allemands a pu estimer en Allemagne sur des prairies calcaires, qu’une augmentation de l’intensité de pâturage par les moutons pouvait détruire jusqu’à 30% de ces nids pour abeilles5. Mais au-delà de cette interaction bien spécifique entre abeilles et coquille d’escargot, la disponibilité pour d’autres ressources non-florales mais bien d’origine végétale est elle aussi très peu prise en compte pour évaluer les bénéfices de pratiques de gestion ou d’aménagement potentiellement favorables aux pollinisateurs sauvages.
Pourtant, 30% des espèces d’abeilles sauvages dans le monde dépendent de ces ressources pour de multiples tâches. Ces ressources végétales sont destinées à la construction des nids (ex : feuilles, trichomes, pétales ; figure 3) ou à sa protection contre des pathogènes (ex : résine à l’origine de la propolis chez l’abeilles domestique). Cependant, la disponibilité de nombre de ces ressources dépend de la présence d’arbres. Il pourrait donc s’agir d’un nouvel argument en faveur de l’implantation de haies fournissant ainsi ressources alimentaires et non alimentaires aux pollinisateurs6.
Références :
- Ollerton, J. Pollinator Diversity: Distribution, Ecological Function, and Conservation. Annu. Rev. Ecol. Evol. Syst. 48, 353–376 (2017).
- Goulson, D. The insect apocalypse, and why it matters. Curr. Biol. 29, R967–R971 (2019).
- Goulson, D., Nicholls, E., Botias, C. & Rotheray, E. L. Bee declines driven by combined stress from parasites, pesticides, and lack of flowers. Science 347, 1255957–1255957 (2015).
- Baude, M. et al. Historical nectar assessment reveals the fall and rise of Britain in bloom. Nature 530, 28 (2016).
- Hopfenmüller, S., Holzschuh, A. & Steffan-Dewenter, I. Effects of grazing intensity, habitat area and connectivity on snail-shell nesting bees. Biol. Conserv. 242, 108406 (2020).
- Requier, F. & Leonhardt, S. D. Beyond flowers: including non-floral resources in bee conservation schemes. J. Insect Conserv. 24, (2020).