Pensiez-vous que les papillons n’étaient que des créatures du beau temps, qui disparaissaient avec le froid et l’obscurité ? Vous allez être étonnés d’apprendre que nos amis les papillons mettent en place des mécanismes de survie pour le moins fascinants en hiver, allant de l’hibernation à la migration.
En règle générale, les papillons passent l’hiver sous nos latitudes. Mais, rassurez-vous, ils ont une technique imparable pour échapper au froid et à l’obscurité… Dormir !
Les papillons peuvent hiberner à tout moment de leur vie, en fonction des espèces. Que ce soit sous forme adulte (imago), chrysalide ou chenille, ils supportent le froid grâce à des substances antigels comme le glycérol, qui leur permettent de survivre à des températures très inférieures à 0°C. Ces substances sont sécrétées dès l’automne pour les préparer à supporter l’hiver. Les fonctions de leur métabolisme ralentissent comme pour tout autre animal qui hiberne, ce qui explique leur état léthargique pendant toute la période hivernale. Afin de se protéger des rudes conditions climatiques, ils se réfugient dans de petites cavités comme des trous dans les murs, des greniers ou mêmes des caves.
Certains papillons ne peuvent pas résister aux températures hivernales. Dès lors, afin de perpétuer l’espèce, ils se reproduisent avant l’arrivée de l’hiver. Ainsi, juste avant de mourir, ils placent leurs œufs dans des lieux protégés et les recouvrent d’une capsule protectrice. C’est à l’arrivée des beaux jours que les chenilles sortiront et se développeront.
Pour certaines espèces de papillons, comme l’Apollon (Parnassius apollo), l’hibernation se fait au stade chenille. À l’automne, le papillon pond ses œufs, au sein desquels les chenilles se forment et restent tout l’hiver, avant de s’en extraire à l’arrivée du beau temps. De la même manière, la chenille du Cossus gâte-bois (Cossus cossus), un papillon de nuit, vit plusieurs années avant de se transformer.
Il arrive parfois que les papillons restent en chrysalide plusieurs années, subissant l’hiver sous cette forme. Le Grand Paon de nuit (Saturnia pyri) en détient le record, étant resté sous cette forme pendant huit ans !
Attention : ne pas déranger !
Les papillons peuvent se mettent à l’abri chez vous, pour se protéger lors de leur période léthargique. Ne les déplacez surtout pas et ne les mettez pas au chaud, afin de ne pas relancer leur métabolisme et épuiser ainsi toutes leurs réserves d’énergie.
Pour autant, les plus courageux d’entre eux migrent !
Comme nous l’avions évoqué lors de l'article sur le Vulcain (Vanessa atalanta), certaines espèces de papillons se déplacent chaque année à l’approche de l’hiver. Néanmoins, il arrive rarement que les individus ayant entrepris le voyage aller fassent aussi le retour. La génération suivante fera le voyage inverse quand la bise viendra. Il y a quelques exceptions, puisqu’en Europe, les individus adultes de la Belle-Dame (Vanessa cardui) migrent jusqu’en Europe du Nord au printemps. Ils redescendront au Maghreb pour l’hiver. Comme pour les oiseaux, leur migration est observée par les amateurs tout au long de leur voyage. Ces papillons (parfois des nuées de plusieurs milliers d’individus suivant les années, comme en ont témoigné les OBJistes en 2009) peuvent parcourir jusqu’à 150 km par jour, avec des pointes à 40 km/h !
Comment évoquer les migrations de papillons sans parler de la plus célèbre d’entre elles, celle du Monarque (Danaus plexippus) sur le continent américain ? Cet extraordinaire papillon voyage du Canada jusqu’au Mexique en automne, puis revient au Canada au printemps, après l’hibernation ! Il effectue un trajet de plus de 4000 km depuis le Canada, par centaines, pour se poser entre l’État du Michoacán et l’État de Mexico. Ces grands voyageurs sont menacés par la déforestation illégale ainsi que par l’usage des pesticides les privant de l’Asclépiade, l’unique plante sur laquelle ils pondent leurs œufs et dont les chenilles se nourrissent. A tel point que les trois états conjoints du Mexique, des États-Unis et du Canada ont uni leurs efforts lors d’un sommet en février 2014 pour tenter de protéger les hectares de forêt dans lesquels ils hibernent. En effet, la population de Monarques a chuté de 90% en 25 ans, et n’occupait que 0,67 hectares de forêt lors de leur sommeil, contre 18,9 vingt ans plus tôt. Les trois pays espèrent que l’année prochaine, au moins 6 hectares seront occupés par ces papillons. Nous les avons à l’œil !
En conclusion, vous retrouverez nos chers lépidoptères au printemps mais, pour l’heure, contentons-nous de leur souhaiter un doux hiver !
Sources :
En règle générale, les papillons passent l’hiver sous nos latitudes. Mais, rassurez-vous, ils ont une technique imparable pour échapper au froid et à l’obscurité… Dormir !
Les papillons peuvent hiberner à tout moment de leur vie, en fonction des espèces. Que ce soit sous forme adulte (imago), chrysalide ou chenille, ils supportent le froid grâce à des substances antigels comme le glycérol, qui leur permettent de survivre à des températures très inférieures à 0°C. Ces substances sont sécrétées dès l’automne pour les préparer à supporter l’hiver. Les fonctions de leur métabolisme ralentissent comme pour tout autre animal qui hiberne, ce qui explique leur état léthargique pendant toute la période hivernale. Afin de se protéger des rudes conditions climatiques, ils se réfugient dans de petites cavités comme des trous dans les murs, des greniers ou mêmes des caves.
Certains papillons ne peuvent pas résister aux températures hivernales. Dès lors, afin de perpétuer l’espèce, ils se reproduisent avant l’arrivée de l’hiver. Ainsi, juste avant de mourir, ils placent leurs œufs dans des lieux protégés et les recouvrent d’une capsule protectrice. C’est à l’arrivée des beaux jours que les chenilles sortiront et se développeront.
Pour certaines espèces de papillons, comme l’Apollon (Parnassius apollo), l’hibernation se fait au stade chenille. À l’automne, le papillon pond ses œufs, au sein desquels les chenilles se forment et restent tout l’hiver, avant de s’en extraire à l’arrivée du beau temps. De la même manière, la chenille du Cossus gâte-bois (Cossus cossus), un papillon de nuit, vit plusieurs années avant de se transformer.
Il arrive parfois que les papillons restent en chrysalide plusieurs années, subissant l’hiver sous cette forme. Le Grand Paon de nuit (Saturnia pyri) en détient le record, étant resté sous cette forme pendant huit ans !
Les papillons que l’on voit voler dès les premiers beaux jours à la fin de l’hiver, comme la Petite Tortue (Aglais urticae) ou le Paon-du-jour (Aglais io), sont des individus qui sortent d’hibernation et vont se reproduire. Par exemple, le Citron (Gonepteryx rhamni) détient un record de longévité une fois adulte. Il peut survivre jusqu’à douze mois ! Lors de sa longue période d’hibernation, il se camoufle dans les buissons de lierre ou de houx. Vous pourrez néanmoins l’observer en hiver, car il émerge parfois de son sommeil léger lors des journées ensoleillées d’hiver. La Petite Tortue détient un record tout particulier : sous forme adulte, ce papillon peut survivre à des températures allant jusqu’à -24°C !
Attention : ne pas déranger !
Les papillons peuvent se mettent à l’abri chez vous, pour se protéger lors de leur période léthargique. Ne les déplacez surtout pas et ne les mettez pas au chaud, afin de ne pas relancer leur métabolisme et épuiser ainsi toutes leurs réserves d’énergie.
Pour autant, les plus courageux d’entre eux migrent !
Comme nous l’avions évoqué lors de l'article sur le Vulcain (Vanessa atalanta), certaines espèces de papillons se déplacent chaque année à l’approche de l’hiver. Néanmoins, il arrive rarement que les individus ayant entrepris le voyage aller fassent aussi le retour. La génération suivante fera le voyage inverse quand la bise viendra. Il y a quelques exceptions, puisqu’en Europe, les individus adultes de la Belle-Dame (Vanessa cardui) migrent jusqu’en Europe du Nord au printemps. Ils redescendront au Maghreb pour l’hiver. Comme pour les oiseaux, leur migration est observée par les amateurs tout au long de leur voyage. Ces papillons (parfois des nuées de plusieurs milliers d’individus suivant les années, comme en ont témoigné les OBJistes en 2009) peuvent parcourir jusqu’à 150 km par jour, avec des pointes à 40 km/h !
Comment évoquer les migrations de papillons sans parler de la plus célèbre d’entre elles, celle du Monarque (Danaus plexippus) sur le continent américain ? Cet extraordinaire papillon voyage du Canada jusqu’au Mexique en automne, puis revient au Canada au printemps, après l’hibernation ! Il effectue un trajet de plus de 4000 km depuis le Canada, par centaines, pour se poser entre l’État du Michoacán et l’État de Mexico. Ces grands voyageurs sont menacés par la déforestation illégale ainsi que par l’usage des pesticides les privant de l’Asclépiade, l’unique plante sur laquelle ils pondent leurs œufs et dont les chenilles se nourrissent. A tel point que les trois états conjoints du Mexique, des États-Unis et du Canada ont uni leurs efforts lors d’un sommet en février 2014 pour tenter de protéger les hectares de forêt dans lesquels ils hibernent. En effet, la population de Monarques a chuté de 90% en 25 ans, et n’occupait que 0,67 hectares de forêt lors de leur sommeil, contre 18,9 vingt ans plus tôt. Les trois pays espèrent que l’année prochaine, au moins 6 hectares seront occupés par ces papillons. Nous les avons à l’œil !
En conclusion, vous retrouverez nos chers lépidoptères au printemps mais, pour l’heure, contentons-nous de leur souhaiter un doux hiver !
Sources :
- Dozières, Anne ; Valarcher, Julie ; Clément, Zoé ; Papillons des Jardins, des Prairies et des Champs, Guide de terrain pour les Observatoires de sciences participatives ; novembre 2017
- Sciences et Avenir ; « La population de papillons monarques hibernant au Mexique devrait quadrupler » ; 13/11/2015 (consulté le 29/10/2019)
- Thoron, Yves ; « Mars : mais ils sont où les papillons en hiver ? » ; 14/03/2014 (consulté le 29/10/2019)