Un printemps un peu frais pour les abeilles
Crédits : Pauline Lavoisy, Noé

Dans les nichoirs autour des champs, les pollinisateurs se sont fait attendre

Le nichoir à abeilles sauvages est l’un des protocoles proposé par l’Observatoire agricole de la biodiversité (OAB) que Noé a préconisé à ses différents partenaires, dans le cadre de projets « biodiversité agricole ». En cumulant les 66 parcelles de l’AGPB, Agromousquetaires et Barilla, 3 adhérents du Club AGATA, pas moins de 132 nichoirs ont été posés en bordure de champs cultivés, à raison de deux nichoirs par parcelle. Pour continuer dans les chiffres, chaque nichoir comporte 32 tubes en carton, de la taille d’un stylo. L’exercice est simple : installer les nichoirs au début du printemps, puis les observer ensuite une fois par mois, et compter les tubes dans lesquels les abeilles sauvages ont installé leur nid.
Crédits : Marjolène Duval, Agromousquetaires

18 juin 2021
Selon le type d’abeille sauvage, le tube sera rempli par un opercule de terre, de bouts de feuilles, de résine ou d’autres matières trouvées dans les environs… En décomptant le nombre de tube bouchés, et la matière utilisée, on a donc une idée de l’abondance et de la diversité des abeilles sauvages présentes. Problème : deux mois environ après leur installation, et donc après deux relevés, une très grande partie des nichoirs de Noé et ses partenaires restent… vides. Pas de panique, toutefois : ce phénomène semble généralisé et dû aux conditions météorologiques particulières de ce printemps 2021.

Une nidification contrariée par les conditions climatiques

« En effet, la météo (températures froides et pluies, ndlr) a eu un impact assez fort sur l'activités des abeilles cette année, confirme Nora Rouillier, chargée de mission pour l’OAB. C'est une observation généralisée dans nos données centralisées sur 2021, avec pas ou peu d'opercules bouchées sur l'ensemble des parcelles pour le moment. » A la fin de l’année 2021, la synthèse des données collectées par l’OAB permettra de situer « nos » nichoirs dans un ensemble plus vaste au niveau national et donc de relativiser « nos » résultats. Nous pourrons également les comparer à la base de données constituée depuis 2012 par l’OAB et prendre en compte, le cas échéant, un effet « année ».

Autre élément d’explication possible, et valable dans la majorité des cas des nichoirs suivis par Noé cette année : la date d’installation. « Les abeilles les plus précoces s'envolent à partir du mois de mars, continue Nora Rouillier. Si vous avez posé les nichoirs un peu tard elles se seront installées ailleurs. » Le faible nombre de tubes occupés n’est donc pas un signe alarmant pour la biodiversité, en soi. Il convient de bien le contextualiser, et de bien continuer à observer les nichoirs dans les prochains mois, qui correspondent à la période d’activité d’un grand nombre d’espèces d’abeilles sauvages.

Les observations du mois de juin qui commencent à nous être remontées du terrain sont en effet rassurantes, puisque nous observons des nichoirs bien remplis !


Crédits : Marjolène Duval, AgromousquetairesCrédits : Marjolène Duval, Agromousquetaires
Dernières actualités