FAITES CONNAISSANCE AVEC LA DAME BLANCHE à plumes
Effraie des clochers (Tyto alba) dans une fenêtre brisée à l'entrée d'une grange, Angleterre © Frédéric Desmette / Biosphoto

Chronique de la nuit #6 – La chouette effraie

Il existe en France neuf espèces de rapaces nocturnes, dont la chouette effraie. Sa face ronde et blanche peut surprendre la nuit et lui vaut d’ailleurs le surnom de « dame blanche ». 
Effraie des clochers (Tyto alba) en vol à l'entrée d'une grange avec proie, Huesca, Espagne
© Jorge Ruiz del Olmo / Biosphoto
11 mars 2022

Une espèce commune mais timide 

Cette espèce est la plus répandue de ce groupe et on la trouve sur tous les continents sauf l’Antarctique. Elle affectionne plutôt le milieu rural agricole ouvert, comme les champs et les prairies. Comme son nom l’indique, elle aime nicher dans les clochers des églises, les greniers ou les combles des granges. Son nom en anglais « barn-owl » signifie d’ailleurs « chouette des granges ».  

Vous aurez peut-être du mal à l’apercevoir, de par son caractère nocturne et sa discrétion, mais vous pourrez cependant facilement entendre son cri strident caractéristique.
 
La chouette effraie est une espèce relativement sédentaire, elle se disperse peu autour de son lieu de nidification une fois établie et les jeunes restent également dans les environs après leur envol. La femelle, un peu plus grande que le mâle, pond en général 2 fois dans l’année, au printemps et à l’été, entre 5 et 15 œufs.

Une pro de la chasse nocturne, sensible à la lumière

 
Comme tous les rapaces nocturnes, elle est carnivore et avale ses proies entières, pour ensuite recracher les os et poils sous forme de pelotes de réjection. Elle se nourrit principalement de petits rongeurs mais peut aussi attraper de plus gros mammifères comme des lapins ou des belettes, ainsi que des insectes, amphibiens ou petits oiseaux. 

De tous les rapaces nocturnes, c’est l’espèce qui a le vol le plus silencieux, immesurable même avec des machines prévues à cet effet.

Des expériences ont déterminé qu’elle chassait grâce à son ouïe et non pas son odorat ou une vue infrarouge comme on aurait pu penser. Elle a d’ailleurs besoin d’une obscurité totale pour pouvoir bien voir et est très facilement éblouie par les lumières artificielles. De fait, les collisions avec les voitures dont les phares l'aveuglent, est la première cause de mortalité de cette espèce en France.

Bien qu’elle ne soit pas considérée comme menacée, d’autres pressions s’exercent les populations : la destruction de son habitat, les pollutions, ou le manque de disponibilité des ressources.

La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) déploie de nombreuses actions sur le territoire pour préserver ses habitats et renforcer les populations au travers de sa Mission Rapace.
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