La récente adoption de la loi d'orientation agricole par l'Assemblée nationale et le Sénat constitue un recul majeur pour la protection de la biodiversité. Cette loi, présentée comme une réponse à la crise agricole et visant à renouveler les générations d'agriculteurs et répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire, sacrifie en réalité les normes environnementales au profit d'une vision productiviste de l'agriculture.
L'un des aspects les plus préoccupants de cette loi est d’abandonner l’objectif national d'atteindre 21% de surfaces agricoles en bio d’ici 2030, et donc les ambitions de développement de cette agriculture respectueuse de notre santé, de celle de la terre et nous permettant d’être résilient face aux changements climatiques.
Des régressions environnementales sans précédents
Également, l'article 13, qui dépénalise les atteintes aux espèces protégées lorsqu'elles ne sont pas commises de manière intentionnelle. Cette mesure, dénoncée comme un "permis de détruire la biodiversité", réduit les sanctions à une simple amende administrative de maximum 450 euros ou à un stage de sensibilisation à la protection de l'environnement.
Surtout, la loi impose le principe du "pas d'interdiction sans solution" pour l'utilisation des pesticides, ce qui signifie que les produits phytopharmaceutiques autorisés par l'Union européenne ne pourront être interdits en France qu'en l'absence d'alternatives viables. Pourtant l’effet néfaste des pesticides sur la santé humaine et sur la biodiversité ne sont plus à prouver. Une telle régression est donc totalement aberrante !
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Quelles sont les conséquences attendues de la loi d'orientation agricole ?
Les conséquences de cette loi sur la biodiversité vont être désastreuses. En affaiblissant les protections environnementales, elle ouvre la voie à une exploitation agricole intensive qui menace les écosystèmes et les espèces protégées.
Les conséquences à long terme de la loi d'orientation agricole sur la biodiversité sont donc prévisiblement graves et multiples. Voici quelques-unes des principales répercussions possibles :
- Déclin des espèces protégées : En dépénalisant les atteintes involontaires aux espèces protégées, la loi risque de provoquer un déclin significatif de ces populations, car les sanctions seront moins dissuasives.
- Détérioration des écosystèmes : L'intensification de l'agriculture, encouragée par la loi, pourrait entraîner la destruction de nombreux habitats naturels. Les pratiques agricoles intensives, telles que l'utilisation excessive de pesticides et de fertilisants chimiques, peuvent polluer les sols et les cours d'eau, perturbant ainsi les écosystèmes locaux.
- Perte de la diversité génétique : La diminution des espèces protégées et la destruction des habitats naturels peuvent entraîner une réduction de la diversité génétique, essentielle pour la résilience des écosystèmes face aux changements environnementaux et aux maladies.
- Érosion des sols : La destruction des haies, rendue plus facile par le texte, peut provoquer une érosion accrue des sols, rendant les terres moins fertiles et plus vulnérables à la désertification.
- Perturbations des chaînes alimentaires : La disparition de certaines espèces peut avoir des effets en cascade sur les chaînes alimentaires, perturbant les relations entre prédateurs et proies et entraînant des déséquilibres écologiques.
- Impact sur les pollinisateurs : Les pesticides et la destruction des habitats peuvent nuire aux populations de pollinisateurs, comme les abeilles et les papillons, qui jouent un rôle crucial dans la pollinisation des cultures et des plantes sauvages.
Continuons d’agir !
En résumé, la loi d'orientation agricole risque de compromettre gravement la biodiversité à long terme. Pour éviter ces conséquences, il est crucial de promouvoir des pratiques agricoles durables qui respectent les normes environnementales et préservent les écosystèmes naturels.
Des alternatives existent. Chez Noé, nous accompagnons les acteurs de l’agro-alimentaire vers la transition agroécologique pour faire de la biodiversité une alliée de l’agriculture et pas l’inverse !
