La richesse de la biodiversité des Outre-mer est tout à fait exceptionnelle. Sur le nombre d’espèces découvertes en France, neuf sur dix le sont dans les Outre-mer. Leur faune et leur flore terrestres comme maritimes sont incomparables et représentent à elles seules, 80% de la biodiversité française. La Nouvelle-Calédonie, dont 76% de sa flore est endémique, se classe 1ère au monde en matière d’endémisme si l’on rapporte ce taux à la surface de l’archipel. Pourtant, ce trésor national est durement menacé et fragilisé par les activités humaines. 16% des espèces d’Outre-mer sont considérées comme éteintes ou menacées. 60 des 100 espèces considérées comme les plus envahissantes au monde et présentant une menace pour la biodiversité se trouvent en Outre-mer comme le Miconia en Nouvelle-Calédonie.
« Compte tenu de l’importance de ces territoires pour la biodiversité mondiale et nationale, on attendait des mesures fortes et spécifiques aux Outre-mer, à la hauteur des défis qui se présentent. Car il y a urgence à agir et il est du devoir de la France de protéger ce patrimoine naturel unique. »
alerte Mathilde Desurmont, Responsable de programme Nouvelle-Calédonie chez Noé. Pourtant, ces territoires sont à peine considérés dans cette nouvelle stratégie nationale biodiversité.
Noé invite le gouvernement à définir en concertation avec les acteurs locaux une stratégie biodiversité spécifique pour les Outre-mer et à la décliner au sein des territoires ultra-marins, notamment par la définition de plans d’actions ambitieux et par la mise à disposition de moyens cohérents pour les mettre en œuvre, enfin à la hauteur de la responsabilité que porte la France avec ses territoires.
Au-delà des Outre-mer, Noé s’inquiète également de la mise en œuvre concrète de cette stratégie qui ne relève ni du règlementaire ni du législatif. Un cadre contraignant et une reconnaissance juridique de ce texte auraient été les bienvenus pour s’assurer que les engagements pris se transforment en actes. Mathilde Desurmont rappelle que « il n’y a plus de temps à perdre, l’effondrement de la biodiversité s’accélère à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine. Il est encore temps d’agir, mais il faut le faire maintenant du local au mondial ».
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