Pousser les Etats à respecter leurs engagements
Les gouvernements des pays signataires de l’Accord de Paris sont quasiment tous en retard sur leurs engagements pris à l’occasion de la COP 21 en 2015. Pour rester en-dessous de la limite des 2°C, il faudrait que leurs engagements soient multipliés par 3, et par 5 pour atteindre l’objectif fixé à 1,5°C dans l’Accord de Paris. Cet accord, adopté en 2015, fixait un objectif commun : contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2 °C afin de limiter les perturbations sur notre Terre. Malheureusement, non contraignant pour les États signataires, les promesses actuelles des États ne sont pas tenues, et suivent même une trajectoire conduisant à un réchauffement supérieur à 3°C !« Les pays du G20 représentent 80 % des émissions de gaz à effet serre mondiales et, pourtant, aucun ne respecte les objectifs qu’il s’est fixé en 2015. Nous avons besoin que ces pays prennent leurs responsabilités, respectent leurs engagements et les renforcent » affirme Lucile Dufour, du réseau Action Climat.
Climat : intégrer les avancées du GIEC
Cette COP 25 se tient sous le signe de l'océan car elle sera la première occasion pour les décideurs de se positionner sur le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) de septembre 2019 consacré aux océans et à la cryosphère. Les scientifiques ont préconisé des actions spécifiques pour limiter les impacts du changement climatique sur ces écosystèmes. Il y est notamment question du développement des énergies marines renouvelables pour diminuer le réchauffement climatique.Biodiversité : prendre en compte le rapport de l'IPBES
Cette COP 25 sera également intimement liée à la question de sauvegarde de la biodiversité. Le rapport de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) de mai 2019 a rappelé l'urgence de la situation. « La préservation de la biodiversité ne peut s'envisager sans une lutte ambitieuse contre le changement climatique, qui est l'un des principaux facteurs de sa dégradation » explique Sébastien Treyer, directeur général de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).Une COP marquée par un leadership difficile
Depuis la COP 21 de Paris en 2015, la communauté internationale a du mal à garder une dynamique d'ensemble. La ratification de l'Accord par la Russie en octobre 2019, ne compense pas le départ des États-Unis, officialisé le 4 novembre 2019, le scepticisme de l'Australie et du Brésil, qui a refusé d'accueillir cette COP 25, et le manque d'ambition de l'Europe.Côté français, le Gouvernement veut démontrer son implication. Le Premier ministre Édouard Philippe, s’est rendu à l'ouverture de la COP le 2 décembre, avec la secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson. Il a affirmé que « la lutte contre le changement climatique était un combat gagnable » et a plaidé pour des objectifs plus ambitieux tout en félicitant la mobilisation importante des générations les plus jeunes à ce sujet.
Mais pour le moment, aucun signe de passage à l’action quand on sait par exemple que l’État français a continué de soutenir à hauteur de 11 milliards d’euros en 2019 les secteurs les plus polluants comme l’aérien et les transporteurs routiers.
Il est plus qu’urgent que nos élus montrent enfin un tant soit peu de courage politique et prennent de vraies décisions ambitieuses afin de ne pas faire reposer l’avenir de notre planète sur les épaules de nos enfants.