Le Parc national de Mbam et Djerem possède la plus grande diversité d'habitats de toutes les aires protégées du Cameroun. Considéré comme un bastion pour les pangolins, le parc en abrite trois espèces (Smutsia gigantea, Phataginus tricuspis et Phataginus tetradactyla).
Cependant, le parc est classé comme zone préoccupante pour leur conservation. Fortement chassés pour leurs écailles, leur viande et leurs protéines, les pangolins sont menacés d'extinction en raison de leur surexploitation.
La faune du parc étant en danger imminent d'extinction à cause des pressions exercées par les communautés sur les écosystèmes, une action urgente est nécessaire pour remédier à cette situation. Le projet mené dans le parc vise à sensibiliser les communautés locales à l'importance du site en tant que sanctuaire de biodiversité, et à susciter leur participation à la protection des espèces du parc. Réduire la pression exercée sur la forêt et ses ressources en offrant des moyens de subsistance alternatifs à l'exploitation illégale et non durable de la forêt est le cœur du projet.
Protection du pangolin au Parc National de Mbam et Djerem (Cameroun)
Type de mission
Contexte et ambitions
Le Parc national de Mbam et Djerem, d'une superficie de 416 512 ha, est situé au Cameroun sur le versant sud du plateau de l'Adamaoua et à la limite nord de la forêt humide à canopée fermée du bassin du Congo. Le parc est situé à environ 260 km de la capitale.
Il abrite une multitude d'espèces de conservation globale, y compris environ 60 espèces de mammifères, parmi lesquelles le chimpanzé central (Pan troglodytes troglodytes), l'éléphant d'Afrique (Loxodonta Africana), le pangolin géant (Smutsia gigantea), le buffle de forêt africain (Syncerus caffer nanus), le léopard (Panthera pardis) et plusieurs espèces d'antilopes.
Des enjeux majeurs
Afin de conserver la richesse naturelle et de promouvoir le tourisme dans la région de conservation du Mbam et Djerem, le parc a été mis en place par le gouvernement camerounais en 2000. Malgré sa création, de multiples utilisateurs continuent de s'intéresser aux ressources du parc à des fins de consommation, notamment les braconniers, les exploitants de bois illégaux et les éleveurs transhumants.
Ainsi, le parc continue de subir des menaces croissantes dues à l'utilisation humaine non durable de ses ressources. La situation est exacerbée par une population à faibles revenus, souvent contrainte d'exercer une pression sur les ressources forestières pour sa subsistance en raison du manque d'activités alternatives et des difficultés économiques .
Activités et impacts
Parmi les alternatives promues par le projet : l'apiculture, la récolte et la commercialisation durables des produits forestiers non ligneux, en particulier le njansang et le poivre de Guinée.
Des coopératives seront créées dans chaque village cible et un modèle commercial sera développé dans le but de renforcer le secteur agricole.
Le projet comporte également un volet important sur la protection des pangolins, dont l’objectif est de réduire la pression humaine directe (chasse, braconnage) et indirecte (dégradation de l'habitat) sur cette espèce dans et autour du Parc national de Mbam et Djerem .
Le projet mettra ainsi en œuvre des programmes d'éducation communautaire, de sensibilisation, de renforcement des capacités d'application de la loi et des campagnes de changement de comportement à l'intérieur ou à proximité du parc, afin d'obtenir le soutien de la communauté locale pour la conservation des pangolins.
Les objectifs spécifiques du projet sont de :
- Contribuer au développement de filières durables dans et autour du parc ;
- Améliorer la conservation de la biodiversité et l'utilisation durable des ressources naturelles par les communautés ;
- Capitaliser, diffuser les résultats et pérenniser les modèles sur le long terme par l'appropriation par les acteurs publics et privés et le renforcement de la société civile.
Partenariat avec ABOYERD
ABOYERD est une organisation camerounaise de conservation, dont la mission est de promouvoir la protection de la faune et de ses écosystèmes, tout en assurant un avenir aux communautés qui y vivent, par le biais de la recherche scientifique, de l'éducation environnementale communautaire, de la sensibilisation à la conservation, et de l'engagement communautaire au sein des zones prioritaires de conservation.
En 2017, ABOYERD a conduit une étude scientifique visant à évaluer la distribution des pangolins et les menaces pesant sur l'espèce. Voyant qu'une action de conservation urgente était nécessaire pour sauver l'espèce, ABOYERD a initié en 2019 le « Projet Ngouroumoutou » qui travaille depuis à la conservation des trois espèces de pangolins dans et autour du Parc National de Mbam et Djerem à travers une approche communautaire.
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CAMILLE AFFANA NKOA
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