Les populations de vertébrés continuent de chuter considérablement

Dans son Rapport Planète Vivante 2020, le WWF évoque une information alarmante : les activités humaines seraient responsables du déclin de 68% des populations de vertébrés en 50 ans.
© Fabrice Guérin / Biosphoto
12 octobre 2020
Dans son Rapport Planète Vivante 2020, le WWF évoque une information alarmante : les activités humaines seraient responsables du déclin de 68% des populations de vertébrés en 50 ans.

Le rapport se base sur l’Indice Planète Vivante, calculé par la Société zoologique de Londres à partir de données scientifiques collectées sur 21000 populations de plus de 4000 espèces de vertébrés. Ce sont donc plus des deux tiers de ces populations suivies de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons, qui ont disparu depuis 1970 ! Et le rythme s’accélère…

Explications d’une chute

L’aspect crucial du rapport est surtout la mise en avant de l’extinction globalisée de ces espèces. La lumière est souvent portée sur des animaux emblématiques et malheureusement bien menacés ou en voie d’extinction. Cependant, les données récupérées montrent que le constat s’applique à la majorité de la biosphère et que la problématique doit être traitée de manière systémique.

Les causes d’un tel déclin sont nombreuses. Le rapport en liste cinq par ordre d’importance :

  • La perte et la dégradation des habitats : déforestations, agriculture sur brûlis…

  • La surexploitation des ressources : pêches, chasses, forages, commerces illégaux d’espèces sauvages…

  • La pollution des sols et des eaux : déchets plastiques, métaux lourds, produits chimiques, pesticides…

  • Les espèces invasives et les maladies : introductions d’espèces non-indigènes, organismes génétiquement modifiées…

  • Le changement climatique : intensification des catastrophes naturelles telles que les méga-feux, les sécheresses ou inondations, les cyclones et tsunamis…


L’anthropisation intensive des écosystèmes est donc évidente et néfaste à la biodiversité. Arnaud Gauffier, directeur de la conservation chez WWF France, explique ainsi que « 80 % de la déforestation mondiale est due à l’extension agricole ». Celle-ci a conduit au recul et à la fragmentation des habitats naturels de quantité d’espèces.

Les feux en Amazonie sont l’illustration parfaite de l’impact direct de l’Homme sur ces terres, forêts et zones humides, et sur la biodiversité qu’elles abritent. Mais la pêche intensive et la pollution des océans ou des milieux d’eau douce ne sont pas en reste sur leur extinction progressive.

Cette destruction des milieux naturels et la baisse flagrante des espèces qui y habitent pose aussi un risque important pour la sécurité alimentaire mondiale. Car cette dernière dépend fortement de la faune sauvage qui y est toujours plus exploitée ou mise en danger et de la flore cultivée en abondance et de moins en moins diversifiée.

Des changements à adopter

Depuis l’ère industrielle, notre empreinte écologique qui mesure l’impact des activités de l’Homme sur la nature, n’a logiquement fait qu’augmenter. Pourtant, la prise de conscience des problématiques environnementales est aussi grandissante. Pour répondre à cette urgence dans la protection du vivant, des changements culturels et structurels doivent être mis en place. La nature doit être considérée et valorisée au sein de l’activité économique pour espérer équilibrer la relation entre l’humain et les autres espèces avec lesquelles il cohabite.

Dans l’optique de renverser la tendance et les projections peu enthousiasmantes des scientifiques sur les décennies à venir, le rapport Planète Vivante insiste sur une action combinée de trois facteurs pour inverser le déclin de la biodiversité :

  • Renforcer les efforts de conservation et l’extension des zonées protégées.

  • Transformer notre modèle agricole vers une production alimentaire plus durable et ayant moins d’impact sur l’environnement, et lutter contre le gaspillage alimentaire.

  • Réduire la consommation globale, et notamment celle de protéines animales de 50%.


D’un point de vue national ou international, la législation et les aides économiques doivent également changer en faveur d’une protection de la nature plus étendue. Les activités humaines ayant un impact sur l’extinction d’espèces, la destruction des écosystèmes naturels et la violation des droits humains, doivent aussi être plus largement interdites et sanctionnées.

Sources complémentaires :

https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/rapport-planete-vivante-2020

https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2020-09/20200910_Synthese_Rapport-Planete-Vivante-2020_WWF-min.pdf

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/09/10/urgence-sur-la-disparition-des-vertebres_6051633_3232.html

https://www.20minutes.fr/planete/2857655-20200910-biodiversite-poissons-oiseaux-mammiferes-populations-animaux-vertebres-continuent-decliner-alerte-wwf
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