Les plantes hélophytes

Partez à la découverte des hélophytes, des plantes marécageuse essentielles à la protection de la biodiversité !

définition

Le terme « hélophyte » provient du grec helos « le marais » et de phyton « ce qui pousse », désignant en particulier « le végétal ». Les plantes hélophytes sont ainsi des espèces végétales s’épanouissant dans des zones marécageuses et sur les berges. Ce sont des plantes dont les racines se développent dans une terre gorgée d’eau, mais dont l’appareil végétatif et reproducteur est totalement aérien. Elles se distinguent ainsi des hydrophytes, plantes semi-aquatiques dont les racines et l’appareil végétatif sont immergés, sans nécessité de disposer d’un substrat meuble. Il ne faut également pas les confondre avec les plantes hugrophytes, qui s’épanouissent dans des zones humides, comme l’indique la racine grecque hudron « humide ». À la différence des espèces hélophytes, ces dernières ne sont jamais immergées.

Les hélophytes se situent ainsi entre les hydrophytes et les hugrophytes : nécessitant un sol meuble ou vaseux pour y fixer ses racines, les plantes hélophytes peuvent être partiellement immergée. Cette catégorie comprend un nombre très important d’espèces, dont les principales sont le roseau commun (Phragmites australis), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le jonc des tonneliers (Schoenoplectus lacustris), les roseaux massettes (Typha latifolia), le faux-roseau alpiste (Phalaris arundinacea), l’iris des marais (Iris pseudacorus), ou encore la grande glycérie (Glyceria maxima).

intérêts écologiques

Reliant terre et eau, les hélophytes sont des plantes essentielles pour la biodiversité des espaces marécageux et présentent, à ce titre, des intérêts majeurs pour la lutte contre la pollution des sols.

L’une des principales caractéristiques des plantes hélophytes est leur capacité à produire une importante quantité d’oxygène grâce à la photosynthèse. Cette production d’oxygène permet autant d’endiguer le phénomène d’eutrophisation des eaux (surproduction de matières organiques due aux apports anthropiques en phosphore et en azote) que d’offrir un habitat privilégié à de nombreuses espèces de micro-organismes, aussi bien aquatiques que terrestres. Présentes en quantité importante dans les zones marécageuses et sur les berges, les plantes hélophytes forment des refuges pour de nombreuses espèces animales comme les canards, et fournissent également une importante réserve de nourriture pour de nombreuses espèces, comme la Foulque macroule (Fulica atra) ou la poule d’eau (Gallinula chloropus).

Les hélophytes sont également des plantes capables de bioaccumulation, c’est-à-dire qu’elles sont en mesure de participer à la destruction des substances chimiques polluant aussi bien les sols que les eaux. Concrètement, ces plantes produisent d’importantes quantités d’oxygène permettant d’abriter des colonies de micro-organismes décomposeurs qui dégradent des matières organiques tels que le CO2 ou encore les azotes, l’ammonium, le phosphate, etc. Les plantes hélophytes sont ainsi utilisées dans le cadre de la pratique du lagunage, technique de purification des eaux usées ou polluées utilisant la faune et la flore des zones humides pour traiter et purifier ces eaux. Concrètement, les stations de lagunages sont composées de plusieurs bassins dans lesquelles sont présents des micro-organismes et des plantes hélophytes qui permettent la décomposition et l’absorption des matières organiques. Ces sites forment également des refuges pour la biodiversité, comme la station de Rochefort-sur-mer qui abrite de nombreuses espèces d’oiseaux saisonnières en raison de la forte présence de plancton.

Sources :