L'agriculture intensive destructrice de la biodiversité
L’agriculture industrielle
intensive est depuis plusieurs dizaines d’années devenue un fléau pour la
biodiversité, les pratiques qu’elle utilise étant destructives et agressives.
La production agricole a triplé depuis 1970 et s’est amplifiée dès 1950 dans
les pays industrialisés. L’une des
pratiques les plus impactantes est la transformation de milieux naturels en
parcelle agricole, entrainant une déforestation de masse, une destruction
d’écosystèmes et la suppression des niches écologiques d’espèces appartenant à
ce milieu. Ce qui entraine la disparition d’espèces, notamment les
pollinisateurs, mais aussi une dérégulation du climat, de la qualité de l’eau
et de l’air. La WWF estime que 43 millions d’hectares de forêts ont disparu
entre 2004 et 2017 sur 24 fronts de déforestations, et que plus de la moitié
est directement liée à la conversion des forêts en zone de culture ou de
pâturages.
Le défrichage, c’est-à-dire la mise en culture d’un terrain boisé, entraine une disparition des sols fertiles. En retirant les arbres et autres végétaux présents, le sol est exposé au phénomène d’érosion par l’eau et par le vent, entraînant un appauvrissement de ce sol et donc une perte de fertilité. Couplez l’érosion à l’utilisation de machine pour travailler la terre, ainsi qu’à l’apport d’engrais et de pesticides et vous obtenez la destruction de la faune du sol, elle-même nécessaire à l’enrichissement et donc la fertilité d’un sol.
La culture intensive consomme énormément d’eau de par l’irrigation des cultures, selon le rapport du GIEC de 2019, 70 % des prélèvements d’eau douces au monde servent à la production d’aliments. Cela entraîne une baisse des réserves souterraines, mais aussi la pollution de l’eau par différents pesticides et engrais utilisés sur ces cultures.
Pollution, cuture et importation de légumes hors-saison
L’agriculture intensive participe
de toute manière au changement climatique, étant responsable d’environ 30 % des
émissions globales de gaz à effet de serre. Cependant la culture et importation
de légumes contre-saison, c’est-à-dire hors de leur saison habituelle, est
d’autant plus polluante. Premièrement, l’importation, dont le transport est
responsable de 17 % des émissions de gaz à effet de serre, et les contraintes
de production de ces cultures sont responsables de 57 % des émissions de gaz à
effet de serre. Deuxièmement, leur demande énergétique est très importante, car
la majorité de ces productions se font sous serre chauffée et éclairée, elles
consomment donc beaucoup d’électricité.
Par exemple, un kilo de haricots verts produit en local émet seulement 0,7 kg éq. de CO2, alors que s’il est produit dans des pays comme le Kenya et importé par avion son émission sera de 22,8. Un kilo de haricots importé émettra donc 32,5 fois plus de CO2 qu’un kilo produit localement. Ou alors, dans le cas d’un kilo de radis produit localement et un kilo produit sous serre chauffée, les radis produits sous serre émettent 14 fois plus de CO2 que les locaux.
Conséquences environnementales de la production de légumes hors-saison
Les conséquences environnementales de la production de légumes contre-saison sont conséquentes, en effet, ce mode de production participe au réchauffement climatique, de par l’émission de gaz à effet de serre et l’importante consommation d’énergie électrique. À plus grande échelle l’augmentation de la température entraine une élévation de la fréquence et de l’intensité de phénomènes météorologiques, comme la sécheresse ou d’importantes précipitations, et de catastrophes naturelles comme les ouragans, les typhons ou les crues.
comment manger des légumes hors-saison de façon écoresponsable ?
Afin de limiter son incidence personnelle sur le réchauffement climatique, dont la production de légumes contre-saison fait grandement partie, il faut consommer des légumes de saison et adapter sa consommation de légumes hors-saison.
Pour éviter d’acheter des légumes
issus de l’agriculture intensive, vous pouvez cultiver vos propres légumes. Les
conseils de la Charte des Jardins de Noé vous permettront de réaliser un jardin
respectueux et plus accueillant de la biodiversité.
Si vous êtes dans
l’incapacité de réaliser votre propre jardin potager, vous pouvez choisir
d’acheter des légumes en fonction de leur indice de pollution. Selon votre
budget, préférez des légumes de saison produits localement ou en France et les
pays voisins, avec le mode de production le plus écologique. Le but, est donc
que leur transport et leur production émettent le moins de gaz à effet de
serre, consomment le moins d’électricité et utilisent le moins, voir aucun pesticides.
Il est toujours
possible de manger des légumes hors-saison sans avoir recours à l’importation,
il faut conserver les légumes de votre jardin ou achetés de saison, pour pouvoir les
déguster hors-saison. Pour les jardiniers, cela vous permet de ne pas
jeter une partie de votre production ou de manger le même légume pendant des
jours. Et si vous achetez vos légumes, cela vous permet de faire des économies,
car la plupart des légumes sont souvent moins chers lors de leur saison de
production normale.
Il y a différentes techniques de
conservation : la congélation, la mise en bocaux stériles ou non, la
préparation de plats ou sauces que vous pouvez aussi mettre en bocaux... Ce qu’il
est important de retenir, c’est que les légumes que vous achetez en
contre-saison ou non, doivent avoir la plus petite empreinte écologique possible.
Définitions :
Couts environnementaux de transport : les coûts environnementaux d'un mode de transport regroupent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution locale
Empreinte environnemental ou poids écologique : L'empreinte environnementale des produits (PEF) est une initiative de la Commission européenne qui vise à modéliser les impacts environnementaux d'un bien ou d'un service tout au long de son cycle de vie.
Sources :
https://www.greenpeace.fr/guetteur/
https://comunicacoltura.com/culture-contre-saison