LE CONGRÈS MONDIAL DE LA NATURE S’EST ACHEVÉ APRÈS UNE SEMAINE INTENSIVE d'échanges et de débats pour enrayer le déclin DE LA BIODIVERSITÉ.

Congrès UICN : quel bilan tirer de ce rendez-vous incontournable pour le monde de la conservation ?

Du 3 au 11 septembre dernier, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature – UICN organisait le Congrès mondial de la Nature à Marseille. Après deux reports successifs liés aux conditions sanitaires mondiales, cet événement était un rendez-vous attendu pour l’ensemble des acteurs du monde de la conservation. Notre ONG Noé a évidemment répondu présente pour l’occasion et a pu participer à de nombreuses interventions avec ses partenaires. Après huit jours d’échanges entre représentants de gouvernements, des entreprises et des ONG, l’heure est au bilan.
L'équipe de Noé mobilisée pour le Congrès mondial de la Nature
16 septembre 2021

« Le Manifeste de Marseille » 

A l’issue du Congrès, l’UICN dévoilait son document bilan de l’événement intitulé « Le Manifeste de Marseille » (que vous pouvez consulter sur cette page).
On peut y lire que l’UICN se félicite d’un bilan positif du Congrès, que Noé salue également. 

« La réussite économique ne saurait plus se faire aux dépens de la nature. Nous en faisons partie et nous dépendons d'elle pour nos vies et nos moyens de subsistance » affirme l’UICN. 

L’ONG réclame ainsi des plans de relance fondés sur la nature, avec au moins 10% des budgets totaux de relance dédié à protéger et à restaurer la nature, le reste ne devant pas financer des activités qui lui soient dommageables.
 

une mobilisation de tous pour sauvegarder la biodiversité

Force est de constater que le Congrès a démontré son incroyable capacité de mobilisation. 5700 participants étaient présents sur place, 3300 en distanciel et près de 25000 personnes se sont rendus sur les Espaces Génération Nature gratuits et ouverts au grand public, nouveauté du Congrès version 2021. Il s’agit d’une mobilisation significative à l’heure où la pandémie du COVID-19 n’est pas encore terminée, qui démontre l'intérêt majeur des élus, des entreprises et du grand public pour la sauvegarde de la biodiversité.

Le Congrès a également permis, et c'est remarquable dans les articles de presse qui ont traité du Congrès, une bien meilleure compréhension des liens entre le changement climatique et l’érosion de la biodiversité. "On ne sauvera pas le climat sans sauver la biodiversité" comme le souligne régulièrement Arnaud Greth, Président de Noé.

Également, de nombreuses motions ont été discutées et adoptées par l'Assemblée des membres de l'UICN. 109 motions avaient été votées en amont du Congrès (en octobre 2020) et une vingtaine ont été débattues et acceptées à l’occasion du Congrès.
Ces motions portent sur le cadre mondial pour la biodiversité post-2020, la protection et la restauration de 80% de la forêt amazonienne, la reconnaissance du lien inextricable entre nature et santé pour éviter l'émergence de futures pandémies, la fin de la pollution plastique dans les océans d’ici 2030, le renoncement à l’exploitation minière des fonds marins ou encore la réduction de l’impact de l’industrie minière sur la biodiversité.
 

Des motions qui doivent devenir « contraignantes »

Selon l’UICN, « une fois adoptées, les motions deviennent des recommandations et constituent ainsi le corps de la politique générale de l’UICN ».

En cela, elles ne sont pas contraignantes. Et ce n’est d'ailleurs pas le rôle de l’UICN qui se veut être une passerelle entre le monde scientifique et associatif d’un côté, et le monde politique et économique de l’autre.

Le succès de ces motions repose donc sur la réponse politique qui s’en saisira et sur les futures COP, qui réunissent les États engagés depuis 1992 par la Convention cadre des Nations Unies.

La COP26 Climat qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021 et la COP15 Biodiversité, dont l'objectif est de fixer un cadre de protection de la biodiversité pour la prochaine décennie, qui se déroulera tout début 2022 seront deux excellentes opportunités de mesurer le degré d'engagement de la France. Charge donc maintenant aux gouvernements de s’emparer des motions de l’UICN pour proposer des cadres nationaux contraignants qui obligent à agir, pour enfin apporter une réponse politique à la hauteur de l’urgence écologique ! 
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