Une espèce toujours victime de la Chasse
© Saverio Gatto / Biosphoto

Les chroniques de la nuit #2 : Le blaireau

La vie la nuit est bien plus active qu’on ne peut le penser. De fait, la majorité des espèces animales sont au moins partiellement nocturnes. Grâce à cette saga, découvrez chaque mois une nouvelle espèce et le fascinant monde de la nuit !
22 avril 2021

Un gentil mal-aimé

Nous découvrons ainsi le blaireau, un mammifère de la famille des Mustélidés, le cousin des belettes, visons, fouines et hermines. 
 
Le blaireau a bien souvent mauvaise réputation : espèce nuisible, porteur de maladie, détruisant les cultures… Pourtant c’est un animal paisible, plutôt social
Il est présent partout en Europe et vit dans différents types de milieux, bien qu’il affectionne plutôt les milieux fermés (haies denses, bosquets, forets…), peut-être du fait de la pression de la chasse par l’Homme qu’il subit depuis des milliers d’années. On le trouve aussi dans les milieux montagneux. Cependant il n’est pas farouche et peut être retrouvé dans des habitats aux abords des villes. 


L’ingénieur nocturne 

Cet animal est essentiellement nocturne ; il dort le jour et s’active dès le crépuscule. Si sa vue n’est pas excellente, il a en revanche un odorat incroyable, 800 fois plus développé que le nôtre, et une ouïe très fine ! Il passe beaucoup de temps à construire et entretenir son terrier. Il est d’ailleurs considéré comme une espèce ingénieur, tout comme le castor, car il modifie son environnement en creusant des énormes tunnels sous terre. En effet, il peut déplacer plusieurs tonnes de terre pour creuser son terrier principal et les « chambres » associées, reliées par des galeries. Il peut aussi reprendre les terriers d’autres espèces, comme le renard, avec qui il cohabite très bien, et vice-versa. 

Il est connu pour avoir des latrines à l’entrée de ses terriers. Ce sont des trous où se trouvent les crottes, ce qui lui permet de signaler les limites de son territoire et faire fuir les prédateurs. De même que les putois, il possède des glandes anales odorantes qui lui permettent de marquer son territoire. 

Le blaireau est omnivore, il se nourrit principalement d’insectes, de vers de terre, de fruits et de graines, mais aussi de petits vertébrés, de limaces ou de champignons. Il adapte son régime selon la saisonnalité, ainsi il est plutôt carnivore au printemps et au début de l’été et plutôt végétarien durant l’automne et l’hiver. Bien qu’il n’hiberne pas vraiment, il diminue tout de même drastiquement son activité et reste au terrier la plupart de la saison froide. 
La reproduction commence dès le mois de février. La blairelle peut porter jusqu’à 5 blaireautins, mais la moyenne est plutôt de 2 ou 3. 


Une espèce encore chassée

Malheureusement, le blaireau est encore chassé en France, ainsi qu’en Allemagne, alors qu’il est protégé dans la majorité des autres pays Européens

Chaque année en France ce sont 12 000 blaireaux qui sont victime de vènerie sous terre, c’est-à-dire traqués dans leurs terriers par les chiens de chasse puis ramenés à l’extérieur pour être tués, souvent dans des conditions affligeantes. 

Le déterrage des blaireaux est, par beaucoup, considéré comme une pratique barbare et inutile. En effet, s’il y a eu des préoccupations sanitaires à une époque, avec notamment la propagation de la rage, ce n’est plus le cas aujourd’hui car une campagne de vaccination (par nourrissage) a eu lieu. Au contraire, cette pratique force le rapprochement entre les blaireaux, hommes et chiens et peut favoriser la propagation de maladies comme la tuberculose bovine. Les dégâts occasionnés aux cultures sont mal quantifiés et très probablement causés le plus souvent par d’espèces comme le sanglier. De plus, les blaireaux sont loin d’être en surpopulations et une régulation des effectifs ne parait donc pas nécessaire. 

Pour voir le facétieux blaireau en pleine action dans la nuit, regardez cette incroyable vidéo de la chaine Vies-à-vies : 





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