Pratiquer un tourisme différent pour lutter contre la crise du vivant et le changement climatique
Cyclistes dans la Baie du Mont Saint Michel au crépuscule © Vincent M. / Biosphoto

C’est l’été ! Comment profiter de ses vacances sans (trop) polluer ?

La mi-juillet est arrivée et avec elle, le parfum des vacances d’été qu’on attend parfois avec une impatience certaine. L’occasion de couper de la routine, et de voyager pour s’oxygéner et repartir vers la rentrée avec les batteries rechargées. Oui, mais à l’heure où la crise du vivant se fait de plus en plus pressante et où le changement climatique se rappelle tristement à nous, comment faire pour voyager sans (trop) polluer ? Noé vous donne quelques pistes à explorer en vous souhaitant un bel été !
Randonneurs, Volcans d'Auvergne
© M. Grenet & A. Soumillard / Biosphoto
12 juillet 2022

Le tourisme, ça pollue ! 

En 2018, selon l’Organisation mondiale du tourisme, 1,4 milliard de touristes internationaux ont voyagé à travers le monde. C’est un chiffre en perpétuelle croissance (bien qu’un peu freiné en 2020 et 2021 en raison de la situation sanitaire mondiale) et on estime que d’ici à 2030, le nombre de touristes internationaux devrait grimper à 1,8 milliard.
 
Et parmi tous ces touristes internationaux, plus de la moitié voyage en avion ! Le tourisme est ainsi à l’origine de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, d’après le Ministère de la transition écologique. Sa forte croissance d’ici 2030 aura nécessairement pour effet d’accroître la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.
 
Si l’avion est le moyen de transport préféré au monde pour se rendre sur le lieu de ses vacances, c’est aussi le moyen de déplacement le plus impactant pour le climat et la biodiversité, loin devant la voiture et le train. En termes d’émissions de CO² par voyageur et par km, l’avion se place en tête du classement des transports les plus polluants. Ses émissions sont 45 fois supérieures à celle du TGV, 10 fois supérieures à celle du bus.
 
Un premier geste pour moins polluer en vacances, c’est donc d’opter pour une destination que l’on peut rejoindre de préférence en train ou en bus/voiture (mais à la condition d’être plusieurs voyageurs dans la voiture). A titre d’exemple, le bilan carbone d’un aller-retour Paris-New York est d’environ 1 tonne de CO2, soit la moitié de ce qu’une personne devrait émettre dans un monde neutre en CO2 (c’est aussi l'objectif à atteindre d'ici à 2050 pour respecter les engagements de l'Accord de Paris et maintenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés).

Photo de Veerasak Piyawatanakul, Pexels

 

Zoom sur le tourisme à vélo !


Connaissez-vous le cyclotourisme ? 

Une pratique en plein « boom », qui permet d’allier voyage et respect de l’environnement et de découvrir des sites, des paysages, des lieux en utilisant le vélo comme moyen de locomotion principal. Et bonne nouvelle ! La France compte près de 17 000 kilomètres d’itinéraires aménagés, se découvrant alors aisément à vélo.

Ne pas participer au « sur-tourisme »

Sur la planète, des régions toutes entières sont menacées par ce récent phénomène du « sur-tourisme » encouragé par les réseaux sociaux qui font la promotion d’une même destination auprès de milliards d’individus (l’Islande est passé de 500 000 touristes en 2010 à plus de 2 millions en 2017). On se souvient de cette photo en 2019 sur les pentes de l'Everest où l’affluence d’alpinistes avait créé une file d’attente extrêmement dangereuse au sommet. Et cela n’est évidemment pas sans conséquence sur l’environnement :

  • Surconsommation des ressources naturelles : l’activité touristique augmente les besoins en énergie, en nourriture et en eau dans des pays où la ressource est parfois déjà limitée.
  • Production de déchets qui polluent la nature : en mer Méditerranée, on estime que la moitié des détritus seraient liés au tourisme balnéaire.
  • Pollution de l’eau et des sols qui nuisent à la biodiversité (crèmes solaires qui contiennent des substances chimiques, rejets des eaux usées).
  • Destruction des écosystèmes (déforestation ou bétonisation du littoral pour construire de nouvelles infrastructures).

Un deuxième geste pour moins polluer en vacances, c’est donc de sortir des sentiers battus, réfléchir à des destinations de voyages alternatives et ne pas aller là où tout le monde se rend. Vous trouverez des dizaines de livres de voyage pour potasser votre future destination et avoir un avant-goût de vos vacances avant même d’y être. N’oubliez pas que voyager, c’est surtout s’ouvrir sur d’autres cultures.

Photo de Gabriela Palai, Pexels

 

Zoom sur les labels

Pour vous aider à choisir un hébergement de vacances plus respectueux de l’environnement, des labels soutenus par l’ADEME (agence de la transition écologique) sont référencés sur https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux. Vous pouvez retrouver de nombreux labels comme Ecolabel européen, La Clé Verte, Hôtels au naturel, Green Globe, Eco Gîte… qui vous aideront à réserver un hébergement plus vertueux pour la planète.

On poursuit les bons gestes du quotidien

En d’autres termes, on garde ses habitudes d’éco-consommateur et on respecte son lieu de vacances comme si on était à la maison.
 
  • On consomme l'eau et l'énergie avec modération.
  • On se fournit chez les artisans, les producteurs locaux et on encourage une consommation en circuit court.
  • Pour ses déplacements en vacances, on utilise le plus possible des modes de transports doux comme le vélo ou la marche à pied.
  • On trie et on ramasse ses déchets. On oublie les produits à usage unique et on privilégie les produits sans emballage.
  • On pratique des activités non polluantes : baignades nature, balades à pied, à vélo, en rollers, à cheval ou à dos d’âne et on favorise les sports non motorisés comme les via ferrata, le kayak, les descentes en tyrolienne… 

Photo de Spencer Gurley Films, Pexels


Il existe donc des moyens de profiter de ses vacances sans (trop) porter atteinte à l'environnement et en imaginant un tourisme durable au bénéfice du climat, de la biodiversité et des populations locales. 

Changer nos habitudes de voyage va de pair avec un engagement citoyen pour lutter contre la crise du vivant et le changement climatique !
Bel été à tous !

Retrouvez également notre article Comment allier congés d'été et préservation de la biodiversité publié l'an dernier pour approfondir le sujet.
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