Au Nord du Cameroun, le paysage du Faro fait face à différentes menaces :
- L’expansion du front agricole et notamment du coton avec une pression foncière accrue engendrant des conflits d’usage entre différents acteurs ;
- Une transhumance peu encadrée avec des pratiques pouvant nuire à la biodiversité ;
- Une pauvreté endémique aggravée par la croissance démographique, qui pèse sur les ressources naturelles (expansion villageoise);
- L’enclavement de certaines espèces (comme le lion, la girafe, ou encore l’éland de Derby) empêche le bon brassage génétique et favorise les maladies congénitales;
- L’extractivisme aurifère artisanal qui génère des impacts négatifs sur les services écosystémiques en favorisant l’érosion et la sédimentation des sols;
- Le braconnage commercial de la viande de brousse et les incendies criminels souvent allumés par les braconniers.

Les communautés agro-pastorales résidant dans le paysage sont entièrement dépendantes des ressources naturelles qui constituent la base de leurs moyens de subsistance. Confrontées à l'insécurité alimentaire, en particulier pendant les saisons sèches où l'eau et les pâturages sont rares, elles ont souvent recours à des activités non durables.
Il en résulte une perte importante de la biodiversité, en particulier la faune sauvage, menacée à la fois par la transmission de maladies zoonotiques par le bétail, par la perte et la fragmentation de leur habitat ou encore par les représailles des éleveurs (en particulier les lions). Par ailleurs, les écosystèmes (prairies et les savanes boisées) sont dégradés par le surpâturage, le surpeuplement et la coupe illicite de certaines espèces pour le fourrage du bétail.
Ces menaces sont aujourd’hui exacerbées par le changement climatique (sécheresse, pluies torrentielles) qui viennent réduire les capacités d’adaptation des écosystèmes et des communautés qui en dépendent.