© Lionel Astruc / Biosphoto

Sauver le moabi et le kevazingo, arbres à haute valeur sociale (Zone tridom)

Type de mission


Le Moabi (Baillonella toxisperma) et le Kévazingo (Guibourtia Tessmanii) sont des essences sacrées et mythiques pour les communautés locales et les peuples autochtones qui l’utilisent à des fins médicinales et spirituelles. Mais ce sont aussi des essences très recherchées sur le marché international pour leur bois. L’exploitation illégale présente un véritable risque pour la survie de ces deux espèces.

Une intervention est nécessaire pour que le Moabi et le Kévazingo puissent continuer à exister dans les forêts tropicales humides du bassin du Congo. Il est nécessaire de lutter contre l’exploitation illégale de ces deux espèces, développer un statut de protection du Moabi, démontrer que l’exploitation de ses graines apporte une valeur ajoutée plus importante aux communautés locales que l’exploitation du bois, et enfin renforcer la société civile pour la protection de ces espèces mythiques.

Ce projet s'est achevé en 2021.

Contexte et ambitions

Les forêts du bassin du Congo constituent le deuxième plus important massif de forêt tropicale qui demeure sur la planète. A la frontière du Cameroun, du Congo et du Gabon, la zone forestière du Tri-national Dja, Odzala et Minkébé (TRIDOM) couvre 178 000 km2 de forêts encore relativement intactes soit environ 10% de la surface des forêts du Bassin du Congo. 

Cet habitat abrite une biodiversité exceptionnelle, avec notamment 25 000 éléphants et plus de 40 000 gorilles et chimpanzés, mais aussi la plus forte concentration de grands Moabi et de Kévazingo.



Depuis quelques décennies, le taux de déforestation augmente à un rythme alarmant dans cette zone. L'allocation de nouvelles concessions forestières et minières entraîne l'ouverture de routes et l'arrivée de nouvelles populations. Le braconnage et le trafic d'animaux se développe.

Très controversée, l'exploitation du bois dans ces massifs de forêts primaires n'est le plus souvent pas durable (car concentrée sur un nombre limité d'essences) et ne procure pratiquement pas de retombées économiques aux populations locales en raison des règles de concession publique et de la corruption. 

L'exploitation des grands Moabi et du Kévazingo est à l'origine de nombreux conflits entre les exploitants et les communautés. L’arrivée des exploitants asiatiques, fort peu soucieux de durabilité, fait empirer la situation.

Activités et impacts

Au Cameroun


Le projet a pour ambition de démontrer l’importance sociale et écologique du Moabi ainsi que la plus-value économique de la filière du beurre de moabi afin d’obtenir une protection de cet arbre par des réglementations nationales, et si possible à moyen terme par la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). 

L’action visera également à changer d’échelle, en mettant l’accent sur les activités de plaidoyer pour faire reconnaitre auprès des instruments de politiques forestières, l’importance des Moabi pour les communautés.

Le projet permettra d’augmenter les revenus des populations bénéficiaires par la commercialisation du beurre de Moabi, de protéger l’espèce en plantant des arbres, de démontrer la menace qui pèse sur l’extinction du Moabi tout en sensibilisant les populations à la protection de cet arbre et de la forêt en général.

Les actions sont mises en œuvre sur le terrain par les ONG camerounaise le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) et Tropical Forest and Rural Development (TFRD).



AU GABON


Les organisations de la société civile et les communautés locales qui ne cessent d’interpeller les autorités, contribueront à la protection du Kevazingo grâce à des outils qui leur sont propres. 

Le projet aura pour but de créer un réseau fonctionnel d’observateurs indépendants locaux (CLPA-OSC), de renforcer leurs capacités organisationnelles et opérationnelles et de les former à l’identification des infractions liées à l’exploitation illégale du bois sur la base d’un guide simplifié d’observation indépendante externe. Les infractions seront répertoriées et utilisées pour les campagnes de plaidoyer.

Les actions sont mises en œuvre sur le terrain par l’ONG gabonaise Brainforest.

Nos outils et ressources


partenaires

  • FONDATION FRANKLINIA
    La conservation des espèces d’arbres menacées est l’objectif central des projets que la Fondation Franklinia soutient. 
    La fondation adopte une approche par espèces, sachant que la conservation des espèces permet la conservation des habitats et la protection des intérêts des populations qui en dépendent.



contact

CONTACTEZ-NOUS POUR :
Obtenir plus d'informations et soutenir nos projets (mécénat de compétences, achat de produits pro-biodiversité, partenariats, etc.)
mariana odru
Responsable Filières Afrique Centrale

ces programmes peuvent vous intérésser

PRODUITS BIOLOGIQUES ET NATURELS (CAMEROUN)
Mettre en lien la conservation de la biodiversité et le développement économique des populations vivants autour de la Réserve de biosphère du Dja et du Parc national de la Bénoué au Cameroun est l’ambition de ce programme BIONAT. 
L'une des ambitions des Prairies de Noé est de restaurer des zones de refuge, de reproduction et d'alimentation en faveur des insectes pollinisateurs et de l'ensemble de la biodiversité prairiale. Ce programme répond aussi à fort besoin d'amélioration des connaissances sur les pollinisateurs sauvages.
CACAO SOUS OMBRAGE (GABON)
Afin de lutter contre la déforestation et la pauvreté, le projet vise à améliorer la productivité des exploitations de cacao villageoises, mais surtout à encourager la pratique de l’agroforesterie pour une production de qualité, durable et sans déforestation.
L’Opération papillons est un observatoire de sciences participatives lancé en 2006 et porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. Il propose à tout un chacun, néophytes comme naturalistes confirmés, de recenser et compter les papillons de jour de son jardin, balcon ou parc public en vue d'améliorer la connaissance et la recherche scientifiques.
Dernières actualités